Mal en championnat où il n'a plus goûté aux délices d'un succès depuis cinq matches, non concerné par le prochain tour de la Coupe d'Algérie de laquelle il a été éjecté dès son entrée en lice après une raclée à Bologhine, dont les supporters se rappelleront encore longtemps, et presque inexistant dans les discussions quotidiennes que se relaie la rue oranaise, le Mouloudia ne fait plus recette et ne passionne plus. Conséquence directe d'une succession de désastres administratifs depuis presque une décennie qui tend à “banaliser” ce qui était considéré il y a encore quelques mois comme la force vive du football à l'ouest du pays. Indice fort révélateur de la dépopularisation du MCO : bien que les contre-performances se suivent et se ressemblent, aucune réaction notable de la galerie mouloudéenne n'a été enregistrée. Laissant paraître une certaine lassitude vis-à-vis de la morosité qui caractérise la vie quotidienne des Rouge et Blanc et leurs interminables problèmes internes, les supporters du club d'El-Hamri ne croient, en fait, plus en leur MCO et semblent, pour la grande majorité, indifférents à sa situation actuelle. Dans un passé pas si lointain, même un nul à domicile face aux habituelles grosses cylindrées du championnat national comme la JS Kabylie, le MC Alger, l'Entente de Sétif ou encore l'USM Alger et le CR Belouizdad faisait trembler Zabana Stadium au point où jamais le lieu de la reprise des entraînements n'était communiqué de peur de voir des centaines, voire même des milliers d'ultras débarquer pour régler leurs comptes et vilipender ceux qui sont considérés comme responsables. S'il est vrai que si l'historique rétrogradation du club, un certain 26 mai 2008 de funeste mémoire pour tout Mouloudéen de cœur ou d'adoption, avait mis, presque quatre jours durant, Oran à feu et à sang, le fait que les résultats des protégés de Kacem Elimam ne répondent aucunement aux ambitions de ses fidèles, mais si exigeants supporters a fini, à l'usure, par “banaliser” ce MCO, le transformant presque en un club quasi ordinaire du championnat national, alors que de par sa riche histoire, son palmarès et ses figures légendaires, il devrait faire partie des grands d'Algérie. Et ce n'est certainement pas les interminables problèmes de finances qui ont fait fuir les cadres de l'équipe que sont le gardien Hichem Mezaïr, le milieu de terrain Arafat Mezouar et l'attaquant Daoud Bouabdallah, ou les anecdotiques victoires à l'arraché de la phase aller qui ont arrangé les choses. N'approuvant pas du tout la démarche (suicidaire) du président Elimam qui s'est entouré d'un bras droit, que l'entourage même du club a longtemps décrié, et d'un SG débarqué de nulle part avec une impopularité record, la galerie mouloudéenne s'est ainsi peu à peu désolidarisée de son équipe favorite, laissant seulement les plus mordus suivre les prestations, pour la plupart indigestes, de ce MCO. Mais à domicile seulement. Car, si les forces premières des Rouge et Blanc hors de leurs bases et de leur Oran natal étaient leur jeu ouvert et l'indéfectible soutien populaire de leurs supporters, ce n'est plus vraiment le cas cette saison vu que la bande à Maâtallah se déplace souvent seule, sans appui populaire, ni fans à ses côtés. Une manière comme une autre de faire passer à l'actuelle direction du MCO un message clair, à savoir que les supporters ne se reconnaissent plus en cette équipe. Ni en ses sociétaires.