“C'est à croire que les produits phytosanitaires utilisés sont périmés, en tout cas, ils sont inefficaces !'' explique un agriculteur Les producteurs de pomme de terre ont perdu le goût du sommeil et pour cause ! Alors que la “ruine”, accusée en 2007, demeure toujours vivace dans les esprits, revoilà le redoutable mildiou qui réinvestit le bassin maraîcher mostaganémois. “On a beau être vigilant, l'indomptable champignon attaque !” déclare Madani, l'un des “patatiers” de la région de Bouguirat, au niveau de laquelle les premiers foyers dangereux ont été décelés la semaine dernière. À la faveur des conditions climatiques particulièrement propices, par l'alternance des averses et des éclaircies, voire des coups de chaleur culminant au-delà des 20°C, cette apparition, à 2 ou 3 semaines à peine des premières récoltes du tubercule, semble advenir au pire moment, compromettant la production tant attendue. Entre fellahs, au café, au souk ou lors des cérémonies et des veillées funéraires, on ne parle que du sinistre qui menace. “Pourtant, nous n'avons jamais baissé la garde. Le traitement était systématiquement effectué, conformément aux prescriptions des services de la protection des végétaux. Craignant les attaques, certains abusaient même en matière de traitement. C'est à croire que les produits phytosanitaires utilisés sont périmés, en tout cas, ils sont inefficaces !” explique le même Madani. La soudaine attaque conjuguée à la hantise du désastre n'a pas tardé à susciter la panique. Les dégâts risquent d'être irréversibles pour les “aventuriers” agriculteurs qui, hantés par le “gros lot” du bénéfice ont, comme toujours, osé mettre tous “leurs œufs dans le même panier”. Ainsi, doutant de l'efficacité des traitements opérés, on se précipite dans l'arrachage prématuré des tubercules. Il s'agit d'une récolte anticipée par la menace du désastre cryptogamique à travers laquelle on tente de récupérer, un tant soit peu, quelques frais. Chez les techniciens de la protection des végétaux, l'alerte est au rouge. Les premiers avertissements ont d'ores et déjà été lancés à l'adresse des “patatiers”. On prodigue conseils et instructions techniques, mais les caprices du climat semblent s'en ficher éperdument ! Malgré l'offre d'un produit déprécié, de petit calibre et presque à l'état d'albumen, qui trouve difficilement acquéreur même à 20 DA/kilo, sur le marché du détail, Dame Pomme de terre, de qualité bonne et moyenne, n'ose pas descendre au-dessous des 40 DA/kg. Pour les producteurs de patate, la perte à essuyer se profile en double : en poids et en prix.