Les services de sécurité, police et gendarmerie ont procédé, ces derniers jours, au désarmement des GLD dans des régions urbaines sécurisées pour “non-utilité du port d'arme” en arguant de l'amélioration de la situation sécuritaire. L'opération intervient suite à une étude de la carte sécuritaire du pays. “Nous avons étudié les régions urbaines et les zones rurales”, nous a indiqué une source proche du dossier qui précise que ces mesures toucheront les régions ou aucun acte terroriste n'a été enregistré depuis des années. Cette opération se déroule par étapes et de façon discrète. Les services de sécurité ont été instruits, il y a quelques mois, pour recenser tous les civils armés et contrôler l'utilité du port d'arme. On compte plus de 10 000 GLD (groupes d'auto-défense) au niveau national. Leurs armes ont été répertoriées par les services de la gendarmerie nationale. Il faut savoir que les GLD ne percevaient aucun salaire ni prime contrairement aux patriotes. Un responsable sécuritaire, qui a requis l'anonymat, a indiqué en revanche qu'il s'agit d'un processus qui commence par une “vérification et contrôle de l'armement et des munitions”. Mais, il semblerait que la fusillade qui a fait 4 morts et 52 blessés à l'hôtel Ennaga de M'sila aurait anticipé la prise de cette décision. “Ces mesures sont aussi préventives contre toute atteinte à l'ordre public. On a enregistré des cas d'agressions avec armes et des tirs dans les fêtes causant plusieurs victimes. Elle est en vigueur depuis quelques semaines”, a indiqué notre source. Cependant, cette opération concernera dans un premier temps des GLD qui habitent dans des zones sécurisées par la police et la gendarmerie ainsi que la garde communale et qui doivent remettre leurs armes. “Ces gens ont été armés pour se défendre dans des conditions difficiles et vivaient dans des villages isolés, mais aujourd'hui la situation sécuritaire s'est beaucoup améliorée et les enquêtes ont prouvé l'inutilité du port d'armes”, a ajouté une source sécuritaire. À Chlef, une vingtaine de GLD a été désarmée ces dernières semaines dans les régions de Oued El-fodda, Ténès et Boukadir ainsi que ceux de Bouaârfa et Benachour dans la wilaya de Blida ainsi que dans certaines communes d'Alger. Pour le lieutenant-colonel Beleksir commandant de groupement de la wilaya de Blida, contacté hier par téléphone, “il s'agit de récupération des armes dont les propriétaires sont décédés ou suite au non-respect des instructions”. Des GLD à Médéa ont été convoqués, eux aussi, par les services de la gendarmerie dont ils dépendent organiquement. Ils sont instruits à ramener le permis de port d'armes, l'arme et les cartouches. “C'est pour un contrôle ordinaire et on n'a procédé à aucun désarmement dans la wilaya”, nous a affirmé le colonel Athmani, commandant du groupement de la gendarmerie de la wilaya de Médéa, région qui a connu ces derniers mois des actes de terrorisme après le redéploiement des éléments de l'organisation terroriste GSPC dans les fiefs du GIA. Pour rappel, ces armes, constituées essentiellement de fusils de chasse et de fusils à pompe, avaient été données à des citoyens pour assurer leur propre sécurité compte tenu de la situation sécuritaire qui prévalait à l'époque.