L'association culturelle Tarwa n'Krim Belkacem d'Aït Yahia Moussa, en collaboration avec l'Onec, la FFC et la section locale de l'ONM, a célébré hier le quarante-huitième anniversaire de la signature des Accords d'Evian par la délégation algérienne du GPRA, dirigée à l'époque par le regretté Krim Belkacem. L'évènement a été marqué par d'intenses activités culturelles et sportives programmées simultanément à la Maison des jeunes du chef-lieu de la commune d'Aït-Yahia-Moussa (25 kilomètres au sud-ouest de Tizi Ouzou) et au musée Krim-Belkacem, situé dans son village natal à Tizra Aïssa. Ainsi, la journée du jeudi a été consacrée à une exposition organisée par la Maison des jeunes : photos, coupures de journaux, historique des négociations d'Evian et parcours du Lion des djebels d'Aït Yahia Moussa à Evian. Quant au deuxième jour, c'est-à-dire hier, les activités ont eu lieu au musée. En plus de l'exposition, qui est d'ailleurs permanente, une gerbe de fleurs a été déposée par les organisateurs en présence de citoyens, d'invités des autres localités, de la famille Krim ainsi que des moudjahidine et des enfants de chahid dans la chambre où est venu au monde, le 22 décembre 1922, celui qui deviendra l'un des héros de la guerre de Libération nationale, puis le signataire du cessez-le feu le 19 mars 1962 à Evian. La parole a été donnée à aâmmi l'Hocine Chettabi, le président de la kasma des moudjahidine d'Aït Yahia Moussa, qui est revenu sur le parcours de Krim Belkacem depuis le mouvement national jusqu'à l'indépendance nationale. Mais ce qui revenait sur toutes les langues est la question lancinante à propos du film sur Krim Belkacem d'Ahmed Rachedi qui “stagnerait”, selon les propos de ce dernier, au ministère de la Culture. “Des films révolutionnaires relatent l'histoire d'autres hommes historiques tels que Mustapha Ben Boulaïd. À quand un film sur le colonel Krim Belkacem ?” s'est interrogé un fils de chahid présent à cette commémoration. Il faut dire que la fille de Krim Belkacem, Mme Karima Khoudir-Krim, a déclaré dans le forum d'El-Moudjahid que le projet du film sur la vie et le combat légendaire de Krim Belkacem était bloqué au ministère de la Culture car il apporte des vérités qui dérangent. “Mon père a été assassiné pour ses idées parce qu'il voulait un Etat démocratique, libéral et pluraliste”, a-t-elle déclaré.