L'émissaire spécial de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a été reçu jeudi par le roi Mohammed VI à Tétouan (nord du Maroc) dans le cadre d'une tournée dans la région, a-t-on indiqué de source officielle marocaine. Le roi Mohammed VI a souligné à Christopher Ross que, pour le Maroc, le principe d'un référendum, “minoritaire au demeurant dans la pratique des nations”, est “définitivement écarté”, selon l'agence marocaine MAP. M. Ross n'a pas fait de déclarations à l'issue de ses entretiens avec le souverain marocain. Cependant, le ministre de la Communication, Khalid Naciri, a rappelé que Rabat est “résolument” désireux de trouver une issue au conflit du Sahara occidental, tout en accusant l'Algérie d'entraver le processus de négociations avec le Front Polisario sous l'égide de l'ONU. “Le Maroc reste plus qu'ouvert et est résolument désireux de tourner la page du tunnel dans lequel la diplomatie algérienne nous a conduits”, a déclaré M. Naciri, également porte-parole du gouvernement. Il a aussi accusé l'Algérie d'être “l'un des principaux blocages de la construction maghrébine et, plus grave, de la sécurité maghrébine”. M. Naciri lui a ainsi reproché de ne pas avoir invité le Maroc à une conférence régionale sur la “lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière”, le 16 mars dernier à Alger. “Que l'Algérie ait pris soin d'empêcher le Maroc de participer à la réunion consacrée à la sécurité dans la région sahélo-saharienne”, montre, a affirmé M. Naciri, que “le comportement de la diplomatie algérienne est d'une stérilité historique et inégalée”. La tournée de Christopher Ross, arrivé mercredi au Maroc, le conduira jusqu'au 25 mars en Mauritanie et en Algérie. Il sera reçu par les présidents de ces deux pays et rencontrera à Tindouf (Sud-Ouest algérien) le chef du Polisario Mohammed Abdelaziz, selon une source diplomatique. M. Ross doit élaborer un rapport qui sera présenté au Conseil de sécurité de l'ONU en vue de son adoption fin avril, ajoute la même source. Cette tournée intervient après des pourparlers informels qui avaient réuni les 10 et 11 février près de New York le Maroc et le Polisario, sans que les deux parties parviennent à surmonter leurs désaccords. Il s'agissait de la seconde réunion de ce type, après celle de Vienne en août. Pour mettre fin au conflit, le Maroc propose une large autonomie sous sa souveraineté. Le Polisario et l'Algérie rejettent cette proposition.