Le programme élaboré et les décisions prises par M. Tounsi, et devant être appliquées cette année, seront également maintenus. Toutes les sorties de promotions prévues pour l'année 2010 seront baptisées au nom de Ali Tounsi. Cette décision prise par la Direction générale de la Sûreté nationale se veut un hommage et une reconnaissance pour le travail accompli durant une quinzaine d'années par le défunt DGSN, assassiné le 25 février dernier par l'un de ses collaborateurs, le colonel Oultache, chef de la division héliportée. Le programme élaboré et les décisions prises par M. Tounsi, et devant être appliquées en 2010, seront également maintenus. À commencer par la réhabilitation des policiers suspendus ou licenciés arbitrairement. Peu avant sa mort, M. Ali Tounsi avait, en effet, mis en place une commission de déontologie et d'éthique policière chargée d'examiner les dossiers d'agents de police ayant fait l'objet de sanctions disciplinaires en vue de les gracier, à condition qu'ils s'engagent à accomplir leur travail de manière exemplaire. M. Tounsi a discipliné et modernisé un corps qui devra atteindre à la fin de l'année les 200 000 éléments. “Je remercie Dieu d'être à la tête de ce redressement. J'ai réussi à faire un travail constructif et j'espère que la police ne se détériorera pas après mon départ.” C'est ainsi qu'a résumé M. Ali Tounsi, quelques jours avant son assassinat, ses longues années à la tête de la Sûreté nationale. Ce vœu s'apparente à un “testament” qui laisse à ce corps, dont la plupart des cadres ont commencé leur carrière avec l'ère Tounsi et se sont imprégnés de sa méthode de travail et sa rigueur. Le défunt DGSN disait qu'il œuvrait pour que le “cadre valeureux arrive à accéder à des postes de responsabilité”, tout en reconnaissant que “les insuffisances du système” faisaient que parfois des personnes “arrivaient à des niveaux qu'elles ne méritaient pas”. Jusqu'au souci du détail, allait la détermination de l'ancien DGSN de guider cette institution vers plus de professionnalisme, d'écoute et de présence au sein de la société. Un mois après sa disparition, les cadres de la DGSN n'arrivent pas encore à croire en cette mort soudaine et tragique. “Sa présence était tellement forte, j'ai encore l'impression de le voir passer dans le hall”, témoigne un haut responsable de la police. Le charisme de M. Tounsi, sa longue expérience et sa maîtrise du dossier sécuritaire rendront la tâche difficile à son successeur. Les ministres arabes de l'Intérieur lui ont rendu, à l'occasion de leur 27e session de leur Conseil, un grand hommage. Le secrétaire général du CMAI, M. Mohamed Ben Ali Koman, a qualifié de “grande perte pour l'Algérie” le décès de M. Ali Tounsi, un homme “dévoué à sa nation”, dit-il. Le Conseil des ministres arabes de l'Intérieur était consacré à la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et le blanchiment d'argent.