Classée deuxième école d'Afrique par le journal Jeune-Afrique en avril 2009, l'Ecole supérieure algérienne des affaires (Esaa) semble confirmer son statut d'établissement d'excellence d'enseignement supérieur. Créée par un accord intergouvernemental entre l'Algérie et la France en juillet 2004, ratifié par décret présidentiel en septembre 2005, l'Esaa est destinée à former des cadres et des dirigeants d'entreprises susceptibles d'accompagner le pays dans les mutations économiques en cours. À ce titre, l'Esaa propose des formations qui concernent à la fois les étudiants des universités et des écoles algériennes et les cadres des entreprises. Et le moins qu'on puisse dire est que, depuis sa création, l'école ne cesse de confirmer le succès et la reconnaissance d'une école aujourd'hui considérée comme le premier établissement d'enseignement supérieur de gestion en Algérie. C'est du moins ce qui ressort des propos de Mme Joëlle Le Vourc'h, directrice de l'école, qui nous a indiqué que “l'école a très bien démarré et les étudiants formés ont très vite été recrutés”, ajoutant que les entreprises qui les ont recrutés “en sont très contentes”. Dans sa démarche, l'école tente de répondre le plus à la demande des entreprises tant publiques que privées, nous explique la directrice de l'établissement. C'est pourquoi l'Esaa a développé une offre de formations sur mesure dédiées aux cadres supérieurs et chefs d'entreprise. L'accueil y a été très favorable, compte tenu de la haute qualité des prestations de nos professeurs, experts internationaux issus principalement du consortium académique de l'école (HEC Paris, ESCP-EAP, Euromed Management, Université de Lille 2). Pour rappel, l'Esaa s'appuie sur un partenariat avec un consortium d'établissements français formé d'institutions prestigieuses. Il est composé de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP) et de ses établissements d'enseignement HEC et ESCP-EAP, de la Chambre de commerce et d'industrie de Marseille-Provence (CCIMP) et de son établissement d'enseignement Euromed Marseille et de l'université de Lille II et de son établissement, l'Ecole supérieure des affaires. L'école est, par ailleurs, mise sous la tutelle de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) dont le président, M. Brahim Benjaber, assure la présidence du Conseil d'administration. Pour cette année, l'école accueille autour de 340 étudiants (220 en mastère et 120 en MBA). Le mastère s'inscrit dans le cadre de la réforme LMD (licence, mastère, doctorat) mise en place par le gouvernement algérien pour correspondre aux normes internationales. Il s'adresse aux étudiants de grande qualité, désirant acquérir des compétences approfondies en management, qui se destinent à des postes à responsabilité dans les entreprises algériennes. Le cursus du mastère s'étale sur deux ans, sanctionné par la délivrance de deux diplômes d'Etat (algérien et celui de l'université de Lille 2). Concernant le MBA, on distingue le MBA exécutif destiné aux cadres supérieurs et aux chefs d'entreprise. La sélection se fait selon l'expérience (en moyenne 11 années d'expérience). Organisé sous forme de séminaires de trois jours, se déroulant toutes les trois semaines, le cursus du MBA exécutif dure 18 mois et comprend un voyage d'études qui, cette année, emmènera les étudiants à Paris, Londres et Bruxelles. Selon Mme Le Vourc'h, le MBA exécutif est éligible pour une accréditation européenne. Le cursus MBA, pour sa part, s'adresse aux cadres à haut potentiel (3 à 5 années d'expérience). D'une durée de 18 mois, au même tire que le MBA exécutif, ce programme en temps partagé permet le maintien de l'activité professionnelle grâce à son organisation sous forme de séminaire. L'école propose également des formations continues intra-entreprise qui répondent exactement aux objectifs de l'entreprise, et interentreprises, destinées aux cadres d'entreprise souhaitant acquérir ou approfondir leurs connaissances sur des sujets spécifiques. Toutes ces formations sont dispensées par un corps professoral à majorité étranger. En effet, l'école ne compte que deux professeurs permanents, mais compte sur 200 missions par année de professeurs venant des meilleures écoles d'Europe. Cette situation n'a pas empêché la proximité puisque l'école a mis en place un campus virtuel à travers lequel les étudiants restent en contact permanent avec leurs professeurs. Selon Mme Le Vourc'h, l'école compte lancer à partir de septembre prochain un mastère en droit des affaires. Par ailleurs, de nombreux projets sont à l'étude, notamment la recherche d'autres partenariats avec des écoles autres que françaises. Concernant les coûts des formations, ils oscillent entre 400 000 DA par année pour le mastère et 1 200 000 DA par année pour le MBA exécutif (voyage d'études compris). Pour le MBA, le coût est de 900 000 DA par an (voyage d'études non compris). Néanmoins, la directrice précise que pour le mastère, la majorité des étudiants sont parrainés par des entreprises. En effet, sur la promotion sortante, plus de 60% des étudiants sont parrainés. Par ailleurs, le fonds de solidarité de l'école octroie chaque année 12 bourses aux candidats, en plus de la gratuité du concours aux lauréats des écoles algériennes.