C'est, cette fois-ci, pour les besoins d'une visite d'inspection de plusieurs projets importants, relevant de son secteur, que le ministre de l'Energie et des Mines était hier dans la wilaya d'Oran. Bien que dans son programme du jour aucun point relatif au Centre des conventions d'Oran (CCO) ne figurait, il est peu probable malgré tout que Chakib Khelil fasse l'impasse d'une visite au CCO, alors que l'on se trouve à trois semaines de la conférence du GNL 16, prévue du 18 au 21 avril prochain, alors même que cette structure n'a toujours pas été réceptionnée. D'autant plus qu'il a récemment choisi de venir s'enquérir de la situation, de façon incognito, et cela en plus des visites d'inspection officielles qu'il a menées chaque mois. Mais l'évènement de cette tournée des projets (la station de dessalement d'El-Mactaâ, les deux unités d'urée et d'ammoniac, les nouveaux trains de séparation de GPL et GNL, etc.), dont les entrées en production devraient intervenir entre 2011 et 2012, est venu de la tentative d'ouvriers algériens d'interpeller M. Chakib Khelil sur la question des salaires et des conditions de travail. Recrutés pour les besoins du projet de production d'ammoniac et d'urée (Arzew II), issu d'un partenariat entre Orascom et Sonatrach, ces manœuvres, pour la plupart, entendaient dénoncer le non-paiement des augmentations prévues dans le cadre du nouveau SNMG. “Nous sommes près de 5 000 ouvriers algériens sur ce chantier ; la société Orascom devait verser à la majorité d'entre nous 3 000 DA au minimum d'augmentation, et certains n'ont perçu que la moitié”, tentera de nous expliquer l'un des porte-parole des travailleurs qui fut par ailleurs empêché de s'approcher du ministre. Et ce dernier de lâcher à l'intention de la presse, qui fut la seule à aller à leur rencontre. “Nous voulons savoir où est passé le reste des augmentations ? Et pourquoi le nouveau SNMG à 15 000 DA ne nous est pas appliqué ? Je préfère parler même si je dois être renvoyé ensuite. Nous voulons nos droits”, lâchera l'un d'entre eux. Des propos qui n'arrivèrent pas aux oreilles du ministre qui, quelques instants plus tôt, était justement sollicité par des représentants du groupe Orascom. Mais ces derniers se plaignaient de problèmes de visa et de permis de travail qui n'ont pu être renouvelés pour quelque 80 employés expatriés sur un total de 1 200. Cette question de main-d'œuvre algérienne a été souvent abordée, hier, par les partenaires de Sonatrach, que ce soit pour le projet de la station de dessalement de 500 000 m3/j, d'un montant de 468 millions de dollars, que pour l'autre projet de complexe d'ammoniac et d'urée, cette fois-ci en partenariat avec Suhail Bahwane (SBG) du sultanat d'Oman. Alors qu'ils sont tenus de recruter 30% d' Algériens, les partenaires étrangers de Sonatrach ont fait valoir l'indisponibilité, au niveau local, d'une main-d'œuvre en nombre suffisante et hautement qualifiée pour parvenir à réaliser dans les délais contractuels les projets en question. Des arguments qui n'ont pas été au goût de tout le monde, alors que la wilaya d'Oran connaît justement un taux de chômage élevé. Bien que des programmes de formation destinés à des cadres algériens soient prévus pour des postes spécifiques lors de l'entrée en production, le ministre s'abstiendra de faire des commentaires, s'arrêtant aux aspects techniques desdits projets et de leur état d'avancement. Ces projets de production relevant de son secteur devraient d'ailleurs, à leur entrée en production, générer 6 à 7 milliards de dollars de recettes et créer à terme un peu moins de 8 000 postes de travail a, en revanche, affirmé M. Chakib Khelil au terme de sa visite.