La première action de vulgarisation sur la gestion de l'alimentation en eau potable (AEP) au profit de la population oranaise a été mise à contribution, hier, par la Société de l'eau et de l'assainissement d'Oran (SEOR), lors d'une conférence tenue au musée du Moudjahid. Cette rencontre, qui a regroupé des gestionnaires versés dans la mobilisation de l'eau, est destinée à asseoir une politique de la culture des ressources hydriques et ses enjeux stratégiques dans le contexte de l'exploitation du développement économique durable. La conférence a également constitué une halte dans le but d'apprécier les actions réalisées et les projets engagés pour la prise en charge de cette problématique cruciale. Sur ce plan, plus de 10 millions d'analyses ont été effectuées en 2009 par le laboratoire de la qualité. Les échantillons analysés portent essentiellement sur les aspects physico-chimiques, bactériologiques et le test chlore. Ces mesures draconiennes ont eu pour effet immédiat l'augmentation de l'AEP qui coule dans les robinets h24 au bénéfice de 68% de la population, selon un intervenant. La nette amélioration de la qualité de l'eau est également tributaire du programme de protection des côtes oranaises. Un plan d'action est institué grâce à la réalisation de quatre stations d'épuration des eaux usées (STEP). Ces structures sont situées au niveau de Mers El-Kébir, les Falaises, la Pêcherie et la localité d'Aïn El-Turck, dont les travaux ont démarré en mai 2007. Cette structure, qui sera bientôt opérationnelle, est dotée de deux filières dites à eau et à boues. Elle aura un apport conséquent de 30 000 m3/j avec un large spectre d'irrigation estimée à 250 000 hectares. Cette concrétisation est la résultante de la stratégie de la collecte des eaux usées, dont la généralisation est prévue à l'horizon 2013. La SEOR est confiée à des experts espagnols, issus de la firme Agbar, et ce, dans le cadre d'une gestion déléguée d'eau incluse dans un contrat d'assistance technique et de management d'une durée de cinq ans et demi. Son directeur général, Jordi Molina I Vila, a promis à l'assistance, avant son départ à la fin du mois en cours, que l'année 2013 verra “la concrétisation de l'ensemble des projets inscrits dans l'agenda de Agua Barcelona”. C'est aussi l'avis de M. Benmalek, président du conseil d'administration de la SEOR, qui a usité d'une métaphore : “Le sens et l'essence ont été retrouvés, mettant fin au calvaire de l'eau qui n'est plus qu'un lointain mauvais souvenir.” Les deux millions d'Oranais veulent bien le croire pour peu que le borborygme rassurant de l'eau résonne dans les robinets. Les aléas climatiques avantageux ont eu une incidence heureuse sur la disponibilité de l'eau dans la wilaya d'Oran. Ce qui est loin de satisfaire la demande malgré l'apport quotidien d'AEP de 1,3 million de m3 dont 570 000 m3 sont directement produits par Kahrama à Arzew. Gageons que les promesses faites par les pouvoirs publics aux citoyens de disposer de l'eau h24 seront concrétisées sur le terrain. “À partir du début de 2011, la population recevra de l'eau à longueur de journée et de nuit”, a récemment affirmé le wali. En attendant, les populations des zones suburbaines déshéritées sont encore confrontées au problème lancinant d'AEP. Les bourgades pénalisées, ou dont la distribution de l'eau est aléatoire, sont haï Bouamama, Sidi-Bachir (80% des habitations ne sont pas raccordées), Nedjma, le Rocher et haï Bendaoud.