Le “congrès réunificateur” bute sur des obstacles statutaires et politiques. Le mouvement de “redressement” du FLN entend organiser son “congrès réunificateur”, à la fin de la semaine prochaine, malgré les écueils statutaires et politiques qui se dressent sur son chemin. Il s'agit en premier lieu de savoir si l'énoncé de l'arrêt rendu le 30 décembre dernier par la chambre administrative près la cour d'Alger (non encore notifié aux deux parties) n'est pas défavorable aussi au mouvement dirigé provisoirement par le ministre d'Etat ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, en ce sens que le gel des activités du FLN ne touche pas uniquement, dans l'absolu, Benflis et ses alliés. “Pour nous, la décision est claire. Elle se traduit par le gel des activités politiques liées ou découlant des résolutions et des instances issues du VIIIe congrès, ainsi que le gel des avoirs du FLN jusqu'à sa mise en conformité avec les dispositions de la Constitution, de la loi organique sur les partis politiques et des autres lois de la République”, explique l'ex-député Si Affif. Il indique, par ailleurs, que le mouvement de “redressement” souhaite vivement que la notification de l'arrêt de justice lui parvienne avant la tenue du congrès. Il reste justement à définir les modalités de convocation de ces assises. Selon les statuts du FLN, le congrès est convoqué soit par le secrétaire général sortant, soit par les 2/3 des membres du comité central en fin de mandat. “Nous ne sommes pas obligés de nous conformer à ses deux dispositions car nous nous trouvons en face d'une situation inédite née d'une décision de justice qui a invalidé le VIIIe congrès”, affirme notre interlocuteur. Il ajoute que le mouvement a déjà “obtenu l'adhésion de 125 membres sur les 243 du comité central issu du VIIIe congrès. Nous sommes convaincus que les 2/3 de la composante de cette instance seront présents à notre congrès, ainsi que près de cent députés”. À ce niveau, M. Si Affif a tenu à préciser que le mouvement de “redressement” du FLN organisera un congrès au vrai sens du terme et non pas une conférence nationale, comme annoncé récemment par Abdelkader Hadjar. Il soutient que la commission chargée de la préparation de ce rendez-vous organique est arrivée pratiquement à la phase terminale de sa mission. “Vendredi au plus tard, la majorité des délégués seront élus”. À cause de la colère des militants d'Alger, qui ont dénoncé le zèle du ministre de l'Agriculture, Saïd Barkat, à désigner, parmi ses proches, des congressistes, les assemblées électives des délégués de la capitale seront convoquées une nouvelle fois. Des congrès régionaux, qui adopteront les projets de nouveaux textes fondamentaux du parti, auront lieu au cours de la semaine prochaine. Une demande d'autorisation pour la tenue du congrès sera simultanément introduite auprès du ministère de l'Intérieur. Si Affif révèle que des invitations seront envoyées à l'ensemble des cadres du FLN, y compris Benflis. S. H.