La corporation de la santé publique de la wilaya de Blida est sous le choc de la mort subite, jeudi dernier, à l'âge de 48 ans, du Dr Mohamed Yaïche-Achour, médecin-chef de la polyclinique de Beni-Tamou et assurant des gardes à Oued El-Alleug, président du syndicat national des praticiens de santé publique au niveau de l'EPSP de Mouzaïa (coiffant les sous-secteurs de Beni-Tamou, Oued El-Alleug, El-Affroun, Chiffa, Mouzaïa et Oued Djer), secrétaire général du bureau SNPSP de la wilaya de Blida et membre représentant du corps médical à la commission des œuvres sociales.Après une journée très chargée, comme à l'accoutumée, où (alors qu'il était censé être en grève) il a eu, par devoir de conscience, à pratiquer le matin à Beni-Tamou, 85 consultations de nourrissons avant de les faire vacciner, et de se rendre, l'après-midi, à Mouzaïa pour une séance de travail organisée par les laboratoires GSK, il rendra l'âme quelques heures plus tard, terrassé par une crise cardiaque (dont l'origine serait sûrement, selon des confrères qui connaissaient son rythme de travail quotidien, le stress auquel il était soumis en permanence). En vingt ans de service, le Dr Yaïche-Achour, connu pour son sérieux, son dévouement à toute épreuve, son intégrité et sa mobilisation permanente, était, pour ses confrères, “un grand bosseur, épris de justice, pieux, très actif, à l'écoute de ses pairs qui ne ménageait ni son temps ni ses moyens pour l'intérêt général et pour les malades”. Syndicaliste convaincu, il s'est battu sans répit pour l'amélioration du statut des praticiens de santé publique et des conditions dans lesquelles ils travaillent, organisant de fréquentes réunions et assemblées générales, ne manquant aucun sit-in où, selon des témoins oculaires, il aurait été, un jour, malmené par des policiers à Alger. Le défunt a été accompagné à sa dernière demeure par une foule nombreuse composée, entre autres, de médecins, du personnel du secteur, du Dr Lyès Merabet, président du SNPSP, de M. Mohamed-Amine Houari, DSP de Blida, de directeurs d'EPSP et EPH… Il laisse une veuve et quatre enfants dont l'aîné est âgé de 15 ans et la benjamine de 18 mois. Des enfants qu'il n'a pas beaucoup vu grandir… Le combat pour lequel il s'était donné corps et âme, convaincu de son issue heureuse et auquel il vient d'être arraché, sera-t-il gagné ? En le docteur Mohamed Yaïche-Achour, la corporation perd un battant juste et sincère, un ami, un rassembleur, et les malades, un médecin sérieux et dévoué. Toujours à l'écoute de l'autre. Sans jamais dire non. Paix à son âme !