Le président américain qui a cédé devant les lobbys juifs tente de rendre à raison le premier ministre israélien. Benyamin Netanyahu, qui n'a pas arrêté de défier le locataire de la Maison-Blanche, est à Washington depuis hier où il est invité officiellement par Obama. Un entretien sur fond de tensions entre les deux alliés, après le feu vert israélien à la construction de nouveaux logements dans un quartier juif de Jérusalem-Est, mais le premier ministre israélien a pris ses devants, il doit aussi prononcer un discours devant le Congrès annuel de l'AIPAC (American Israel Public Affairs Committee), le principal groupe de pression juif américain. “La construction à Jérusalem va se poursuivre, pour nous c'est la même chose que de bâtir à Tel-Aviv ou dans n'importe quelle ville israélienne”, c'est le message que Netanyahu va défendre aux Etats-Unis et pour faire bonne figure à son hôte, il s'est engagé “par écrit” à assouplir le blocus de Gaza, à libérer des prisonniers palestiniens et aussi à s'attaquer aux problèmes primordiaux du conflit, dès la reprise des négociations avec les Palestiniens. Les Israéliens espèrent que la plus importante crise avec les Etats-Unis depuis 1975 est derrière eux, mais de l'avis de la majorité des commentateurs, les deux parties, Etats-Unis et Israël, ont simplement trouvé un compromis pour baisser le ton. Sur le fond, les choses n'ont pas évolué : toujours pas question d'Etat palestinien et encore moins dans les frontières de 1967. Les échauffourées ont repris sur le terrain entre Palestiniens et Israéliens, et on parle de troisième Intifada. C'est dans ce climat très tendu que s'est déroulée la visite de Ban Ki-moon à Gaza. Le secrétaire général de l'Onu ne s'est pas contenté d'exhorter à la reprise du processus de paix, interrompu depuis fin 2008. Ban Ki-moon a condamné dans l'enclave entre les mains de Hamas le blocus israélien “inacceptable” contre le territoire palestinien. “J'ai dit clairement et de manière répétée aux dirigeants israéliens que leur politique de bouclage n'est pas tenable et qu'elle est mauvaise”, a déclaré M. Ban à Khan Younès, à Gaza, fief de Hamas. Le blocus, a-t-il développé, inflige aux Palestiniens des souffrances humaines inacceptables, comme donne du pouvoir aux extrémistes. Gaza, une étroite bande sablonneuse surpeuplée (1,5 million d'habitants, dont 85% dépendent de l'aide internationale), vit sous embargo israélien depuis juin 2007. Elle a été la cible d'une offensive israélienne dévastatrice entre le 27 décembre 2008 et le 18 janvier 2009, destinée officiellement à mettre fin aux tirs de roquettes palestiniens contre le sud d'Israël. Elle a fait plus de 1 400 morts côté palestinien et 13 côté israélien. Des Palestiniens ont été tués par balle par l'armée israélienne près de Naplouse en Cisjordanie et ailleurs. Au moins huit roquettes ont été tirées ces derniers jours contre Israël depuis Gaza dont Hamas dit répondre aux provocations israéliennes. L'envoyé dObama reprend son bâton de pèlerin sans grande conviction. Même s'il est missionné également par le Quartette pour le Proche-Orient (ONU, Etats-Unis, Union européenne, Russie), qui de Moscou a exhorté le gouvernement israélien à geler toutes les activités de colonisation et à la reprise des négociations pour un accord d'ici à 24 mois.