L'intransigeance de Kadhafi aura payé. Sa décision de ne pas donner de visas pour tous les pays membres de l'espace Schengen qui s'étaient solidarisés avec la Suisse dans son conflit avec la Libye, a porté. Après les ruades verbales de l'Italie berlusconienne, un partenaire privilégié de la Tripoli, contre les Suisses, l'Allemagne va faire office de médiateur dans le conflit suisso-libyen dont la question des visas n'est que la partie apparente de l'iceberg. Berlin est mandaté par Bruxelles puisque la médiation a été annoncé par la Haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton. Laquelle exhorte les deux pays à trouver une solution diplomatique à leur différend. Kadhafi se frotte les mains. Il a fait bouger l'Union européenne. La cheffe de la diplomatie européenne rencontrera aujourd'hui ou demain la ministre suisse des Affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey. Les relations entre Berne et Tripoli sont en crise depuis l'arrestation pendant deux jours en 2008 à Genève d'Hannibal Kadhafi et son épouse, après des accusations de mauvais traitements sur leurs domestiques. La Libye avait riposté en rappelant ses diplomates en Suisse, reprenant ses fonds dans les coffres helvétiques et interrompant ses livraisons de pétrole à la Confédération suisse. Les tensions se sont aggravées lorsque la Suisse a établi une liste de 188 personnalités libyennes, dont le dirigeant Kadhafi et ses proches, interdites d'espace Schengen. Tripoli a répliqué par la suspension des visas aux ressortissants des 24 pays européens adhérant à cet espace. Cette mesure a particulièrement irrité l'Italie, important partenaire commercial de la Libye.