Diplomatie n La ministre suisse des Affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, va rencontrer, ce jeudi à Madrid, son homologue libyen, Moussa Koussa, une réunion placée sous l'égide de l'UE. La responsable du département fédéral des Affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, mène actuellement des discussions avec de nombreux responsables de haut rang de l'Union européenne. Dans ce cadre, elle devait rencontrer ce jeudi le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, et son homologue libyen, Moussa Koussa. L'Espagne assure pendant le premier semestre 2010 la présidence tournante de l'UE. La crise diplomatique entre la Suisse et la Libye provoquée par l'arrestation à Genève, en juillet 2008, d'Hannibal Kadhafi, un des fils du dirigeant libyen, est en train de dégénérer en litige entre Tripoli et les pays de l'espace Schengen en raison de restrictions réciproques dans la délivrance de visas. Le ministère espagnol des Affaires étrangères a confirmé la tenue de la réunion de ce jeudi à Madrid, sans en préciser l'heure. Aucune conférence de presse n'est prévue pour le moment, a ajouté le ministère. La réunion «a été décidée en coordination avec la représentante de l'Union européenne pour la politique étrangère, Catherine Ashton, en vue d'une possible résolution de la situation», a déclaré une source diplomatique espagnole sans autre commentaire. A la demande de la Suisse, engagée dans un bras de fer avec la Libye, où sont retenus deux hommes d'affaires suisses depuis juillet 2008, 270 demandes de visas Schengen ont été refusées l'année dernière à des Libyens sur 30 000 présentées, ont indiqué, hier, les autorités helvétiques. Tripoli a répliqué en annonçant le week-end dernier sa décision d'arrêter «l'octroi de visas d'entrée à tous les citoyens des pays européens». Cette décision a provoqué des remous parmi les 25 membres de l'espace Schengen, en particulier en Italie. Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a pris la défense de la Libye, lundi, en accusant la Confédération de «prendre en otages tous les pays de l'espace Schengen». Hier, Frattini a répété que les pays membres de l'espace Schengen ne sont pas censés «payer le prix d'un contentieux bilatéral» entre la Suisse et la Libye. Il a demandé à Berne de supprimer la «liste noire» de citoyens libyens indésirables, sur laquelle figure le leader Mouammar Kadhafi, selon la presse libyenne, et à Tripoli de relâcher les deux Suisses. La question des visas avec la Libye doit être examinée lundi à Bruxelles au cours de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE, a, par ailleurs, annoncé Frattini.