La salle Cosmos (Riadh El Feth) a abrité, avant-hier soir, la clôture des troisièmes journées du film francophone d'Alger (organisées par les ambassades du Cameroun, du Canada, de France, de Grèce, du Maroc, de la Roumanie, du Sénégal, de la Serbie, de Suisse, de Tunisie et la Délégation Wallonie-Bruxelles), avec la projection de la comédie dramatique, C'est pas moi, je le jure, de Philippe Falardeau. Sorti en 2008, ce long métrage de 110 minutes relate les aventures du petit garnement, Léon Doré, qui enchaîne bêtise sur bêtise, de quoi rendre les voisins fous de rage. Avec une mère neurasthénique qui quitte le domicile familial pour aller s'installer en Grèce, un père absorbé par son travail et ses tracasseries professionnelles, un frère qui n'arrive pas à se faire des amis à cause de son frère, Léon, qui n'a aucune conscience du bien et du mal, tente de se suicider par pendaison. Mais sa tentative échoue. Ses parents se sentent comme impuissants face à cet enfant, qui n'affiche aucune inhibition et qui n'a peur de rien. Léon se lie d'amitié avec Léa, une fille qui n'est pas tout à fait nette, elle non plus. Léon aspire, tout au long du film, à rejoindre sa mère et voir la mer. C'est pas moi, je le jure nous plonge dans le Canada de la fin des années 1960 (l'année 1968 précisément) et décrit les déboires d'un petit garçon de onze ans, qui doit grandir malgré lui. La vie et le destin lui imposent une réalité qu'il veut fuir, qu'il ne veut pas affronter. Ce film est aussi le regard de l'enfant sur le monde des adultes. On peut également percevoir, dans ce film, une vision, assez pessimiste, du monde d'aujourd'hui, puisque le réalisateur a choisi de s'extraire de la réalité actuelle, pour se placer à la fin des années 1960. Une date qui marque la fin d'une époque et le début d'une nouvelle ère, marquée par la mondialisation, la globalisation et le renversement de l'échelle des valeurs. L'année 1968 est la fin d'une époque dorée où l'homme faisait l'histoire et non la machine. C'est pas moi, je le jure est une fiction qui donne à réfléchir sur l'état du monde d'aujourd'hui. Et c'est par ce film que se clôt une semaine de cinéma francophone. Un cinéma éminemment humain qui propose des visions du monde, traitées différemment mais qui convergent vers la même thématique : l'homme dans toutes ses faiblesses et ses forces. Les dix-huit films proposés, entre documentaires, longs et moyens métrages et films d'animation, démarrent du local pour englober une thématique universelle.