Le président de l'APW ne compte pas se taire sur ces retards récurrents qui paralysent tout simplement le développement local de la région. Le président de l'Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Tizi Ouzou est en colère. À la faveur d'une sortie sur le terrain, organisée dernièrement pour inspecter certains projets lancés dans la ville des Genêts, Mahfoud Belabbas a piqué une colère noire au sujet des retards accumulés dans l'exécution des travaux. C'est le cas du square du centre-ville, du Théâtre régional Kateb-Yacine et de la radio locale Djurdjura. Concernant le retard accusé dans le projet de la radio locale, le président de l'APW parle carrément de “blocages politiques”. “Tizi Ouzou a été la première wilaya à avoir sa radio locale à l'indépendance, radio qui avait cessé d'émettre pour des raisons politiques, et voilà que la région se retrouve aujourd'hui presque la seule à ne pas disposer de ce média de proximité. Il y a manifestement des blocages politiques, mais nous n'allons pas nous taire”, dénonce, coléreux, M. Belabbas. Sur site, la délégation de l'APW a écouté les explications fournies par Souad Laouès du cabinet d'architecture et d'urbanisme, maître d'œuvre du projet. Le retard est justifié, entre autres, par des travaux supplémentaires au niveau de l'infrastructure. Entamé en juillet 2008 pour un délai de 12 mois, le projet sera livré probablement en juin, selon les prévisions avancées sur place. Mais on reste sceptique quant à cette échéance. Le projet a nécessité une enveloppe de plus de 81 millions de dinars. Un projet d'importance, selon le P/APW de Tizi Ouzou qui promet d'interpeller qui de droit au sujet de ce retard “voulu”, à ses yeux. Lors de la dernière session de l'APW, des représentants de l'exécutif de wilaya se sont contredits sur le délai de livraison du projet. Ce qui a fait sortir le patron de l'APW de ses gonds. Au niveau du théâtre régional Kateb-Yacine qui a bénéficié d'une cagnotte de 30 milliards de centimes pour sa réhabilitation, des retards également sont enregistrés au niveau du chantier. “On a de quoi construire un autre théâtre avec un tel budget, c'est une manière de dilapider les deniers publics”, proteste encore M. Belabbas. Les aspects techniques du projet ont été donnés par El-Hadi Ould Ali, directeur de la culture, qui espère la réception du projet dans six mois. Dix entreprises sont actuellement à pied d'œuvre pour être dans les délais. Pour ce qui est du square, il sera livré, selon les prévisions du directeur de l'urbanisme, d'ici à la fin de juin. Par ailleurs, les deux gares intermédiaires sont en attente d'être livrées, ce qui dépend de la réception de la gare nodale d'Oued Aïssi, dont les travaux ne sont pas encore entamés. Ces projets permettront d'absorber le flux de transport pour désengorger la ville de Tizi Ouzou où les bouchons automobiles sont devenus infernaux. Les gares seront données en concession de gestion. Les voyageurs rallieront Tizi Ouzou à partir d'Oued Aïssi par train. Le lancement des travaux du nouveau stade de 50 000 places est une question de jours, selon le mot du P/APW, puisque le dossier est sur le bureau du Premier ministre. Le président de l'APW, dont les sorties sur le terrain sont devenues désormais une tradition, ne compte pas se taire sur ces retards récurrents qui paralysent tout simplement le développement local à Tizi Ouzou.