La liste des produits interdits à l'importation par l'Algérie (liste négative) dans le cadre de la Zone arabe de libre-échange (Zale) a été, de nouveau, revue à la hausse pour atteindre désormais un nombre de 1 644 produits, apprend-on des Douanes algériennes. 133 autres produits ont été ainsi ajoutés à la précédente liste de 1 511 produits qui était applicable depuis le 15 janvier dernier. Cette nouvelle liste, mise en vigueur par l'administration des Douanes algériennes depuis le 28 février 2010, ne signifie pas une interdiction de l'importation des produits concernés, mais une exclusion de ces produits des avantages douaniers prévus par l'accord de la Zale, précise-t-on. Il est à rappeler que la toute première liste négative était composée de 1 141 produits, appliquée dès début janvier 2010, sur un total de près de 6 000 produits enregistrés dans la nomenclature du tarif douanier algérien. Etablie par la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), en collaboration avec les opérateurs économiques et avalisée par le Premier ministre, cette liste comprend plusieurs catégories de produits que l'Algérie veut interdire à l'importation de cette zone pour une durée de trois à quatre années afin de protéger certaines filières de production menacées par ces importations, explique-t-on. Il s'agit essentiellement des produits de l'industrie agroalimentaire, des produits agricoles, de textile, papier et carton et l'électroménager. Après plus d'une année d'adhésion de l'Algérie à cette zone (janvier 2009), les opérateurs économiques ont demandé une révision de l'accord après avoir constaté que ces importations constituaient une “menace réelle pour leur production” et même “un risque de fermeture de leurs entreprises”, ont affirmé plusieurs chefs d'entreprise. Dans une récente déclaration, le ministre du Commerce, M. El Hachemi Djaâboub, a expliqué que cette mesure avait été prise dans le but de “donner plus de temps aux entreprises, qui ont bénéficié de la mise à niveau, à se préparer à la concurrence”. Les exportations algériennes vers la Zale ont chuté de 49,44%, passant de 246,7 millions de dollars en 2008 à 124,7 millions de dollars en 2009. Les importations, quant à elles, ont augmenté de 46,6% pour totaliser 1,6 milliard de dollars. Le manque à gagner en droits de douanes résultant de l'octroi des avantages préférentiels aux marchandises des pays de la Zale est évalué à 10,4 milliards de DA, selon les Douanes algériennes. Il est à relever que de nombreux pays arabes ont établi des listes de produits interdits à l'importation dans le but de protéger leur production nationale. Il s'agit notamment du Maroc (804 produits interdits à l'importation), de l'Egypte (709), de la Syrie (255), de la Tunisie (161), du Liban (41) et de la Jordanie (35). Cette liste négative s'ajoute à celle de 388 produits qui sont interdits à l'importation par l'ensemble des pays arabes à l'intérieur de la Zale, se composant essentiellement des produits prohibés par les préceptes de l'islam (boissons alcoolisées... ).