Le taux de chômage est un indicateur significatif du niveau de développement et de croissance économique de chaque pays. En Algérie, il l'est d'autant plus que la grande majorité de la population qui a moins de trente ans (70%) est la plus touchée par ce phénomène. Cette donnée sociologique interpelle les pouvoirs publics, l'élite politique et la société en général quant au traitement de la problématique de l'emploi des jeunes. Le seuil alarment du taux de chômage a atteint une ampleur telle qu'il a fini par devenir une préoccupation nationale et constitue, de fait, l'une des priorités majeures et l'un des défis déterminants pour l'avenir et la stabilité du pays, qu'il faut absolument relever. Dans de pareilles conditions, il est aisé de deviner les considérations qui ont motivé l'ambitieux programme du président de la république qui s'est fixé un objectif de création de trois millions d'emplois à l'horizon 2014. Dans ce sillage, la loi de finances 2010, axée notamment sur l'amélioration de la productivité de l'économie nationale, prévoit la création de 600 000 postes de travail pour l'année en cours. Les différents dispositifs élaborés et mis en place ont-ils donné les résultats escomptés et ont-ils atteint les objectifs fixés ? Grande et à la fois complexe question s'il en est, d'autant que les statistiques fournies par les organismes publics sont souvent remises en cause par de nombreux spécialistes de l'emploi. Selon le rapport du Cnes, les actions de l'Etat en matière de poursuite des programmes de soutien à l'emploi initiées en 2009 ont permis de ramener le taux de chômage à 11%, contre 11,3% en 2008. Par ailleurs, le même rapport nous apprend que 758 000 postes de travail ont été créés au courant du premier semestre 2009 dominé essentiellement par des emplois d'attente. Pour sa part, le ministre du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, lors de la présentation à la presse de la nouvelle stratégie de l'emploi, a indiqué que le nouveau dispositif cible trois catégories : les universitaires et les techniciens supérieurs du secteur de la formation professionnelle – les demandeurs justifiant d'un niveau secondaire –, les demandeurs n'ayant aucune formation. À moyen terme, la nouvelle stratégie se traduira par la création de 400 000 postes de travail rémunérés ainsi qu'une augmentation du taux de recrutement de 12% actuellement, à 35% à l'horizon 2013. La nouvelle politique de l'emploi des jeunes est basée sur le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (Diap) qui vise une résorption significative du taux de chômage (le ramener à environ 10%) ; le contrat de travail pour les jeunes assure aux employeurs une contribution de l'Etat aux salaires de jeunes diplômés de façon digressive pouvant aller jusqu'à cinq ans pour les universitaires. Les moins de trente ans et sans diplômes, mais possédant une qualification, peuvent également bénéficier du contrat d'insertion professionnelle pour la formation assortie d'une indemnité mensuelle versée par l'Etat. Enfin, pour les demandeurs d'emploi sans diplôme et sans qualification, il leur est proposé un contrat de formation insertion auprès des collectivités locales ou des maîtres artisans. L'Etat contribuera aux salaires pendant une année en plus des avantages fiscaux et parafiscaux accordés aux employeurs. Telles sont les grandes lignes du dispositif d'insertion professionnelle développées par le ministre du travail. Quant aux autres mécanismes d'accompagnement des jeunes dans la création de leur propre emploi par le biais notamment de l'Ansej, les difficultés rencontrées par le passé pour l'octroi de crédits nécessaires au financement de leurs projets par le système bancaire semblent être aplanies. Ainsi, selon le premier ministre,“au cours des quatre premiers mois de l'année 2009, les banques ont financé 33 007 dossiers créant 55 562 emplois”.