Belles journées ensoleillées, beau décor naturel assuré par les montagnes environnantes et excellentes prestations artistiques. Avec un tel triptyque, le mini-festival de la musique, organisé pendant trois jours (de mercredi à vendredi) à Tikjda, dans le massif montagneux du Djurdjura, ne pouvait que déboucher sur un succès. Et c'est justement ce qui s'est passé, surtout mercredi, jour de l'ouverture de la manifestation, qui s'est déroulée en présence des différentes autorités de la wilaya de Bouira. Le spectacle a débuté par une excellente prestation d'Abdelaziz Benzina, un chanteur plein de talent, qui a interprété une dizaine de chants de différents genres, dont le haouzi. Un garçon d'une dizaine d'années a interprété la fameuse et célèbre chanson patriotique de Farid Ali, A yemma svar ur-tsru. Le poète Ben Mohamed, l'invité surprise du gala, a lu l'un de ses beaux poèmes consacré au Djurdjura. Ce texte est chanté avec brio par la diva de la chanson kabyle Nouara. Il l'avait écrit dans ce même endroit, d'un seul trait, durant les années 1970, lors d'une escapade avec des amis. Lounis Aït Menguellet a fait, comme à l'accoutumée, un véritable tabac. Il était dans son meilleur jour. Il a été accueilli par des applaudissements nourris. Les spectateurs, y compris les responsables locaux, se sont levés à son entrée sur scène. Une belle marque de respect et de considération pour un homme qui a consacré plus de 40 ans de sa vie à la chanson à texte. Après quelques mots de remerciement à la nombreuse assistance, Lounis Aït Menguellet enchaîna l'une après l'autre seize chansons, en commençant par D-nuvak frah (à ton tour de festoyer). Une chanson qui sied bien pour un endroit qui n'a pas été épargné, lui aussi, par les affres du terrorisme. Le spectacle s'est déroulé en plein air, sur un petit stade plein comme un œuf, avec pour décor, en arrière-plan, une cédraie touffue et une imposante montagne qu'on appelle le pic de Tignnatin, haut de plus de 1 800 mètres, qui surplombe la station climatique de Tikjda. Des centaines de spectateurs n'ont pu accéder à l'intérieur du stade faute de place. Mais ils ont tout de même suivi le spectacle de l'extérieur de bout en bout. Certains étaient accrochés aux balustrades surplombant le stade, tandis que d'autres se sont assis ou allongés à l'ombre des cèdres, tout en écoutant leur chanteur préféré et les échos de la musique renvoyés par les montagnes environnantes. Ce mini-festival, premier du genre organisé dans les hautes montagnes du Djurdjura, s'est déroulé sous un imposant dispositif sécuritaire. Les différentes autorités de la région ont mobilisé d'importants moyens pour assurer son bon déroulement.