La stratégie réservée par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (MADR) pour développer la filière pomme de terre a eu des effets positifs. C'est ce qu'affichent, du moins, les prix pratiqués actuellement sur le marché. Les tarifs du tubercule ne cessent de baisser depuis plusieurs mois. Pourtant, le produit vit en ce moment la phase de soudure, marquée souvent par une baisse de la production. L'année dernière, à la même période, le prix de la pomme de terre avait atteint, rappelle-t-on, les 100 DA/kg, voire 120 DA dans certaines régions du pays. Selon le chargé de communication du ministère de l'Agriculture, Djamel Barchiche, “cette baisse sensible des prix s'explique par la production obtenue en arrière-saison évaluée à environ 1 million de tonnes, contre 700 000 à la même période de l'année écoulée”. Ce gain, explique M. Barchiche, “est dû principalement à l'augmentation de la productivité passant de 20 tonnes à l'hectare à 26 t/h”. Cette baisse des prix s'explique également par “l'excellente” production de pomme de terre de primeur évaluée, jusqu'à la fin de mars 2010, à 79 000 tonnes, contre 37 000 tonnes à la même période de l'année dernière. À noter que la récolte de la pomme de terre de primeur n'est pas encore terminée alors qu'on table sur une production de plus de 90 000 tonnes. Cet écart, Djamel Barchiche l'explique par “l'augmentation des superficies dans les wilayas potentielles productrices de pomme de terre”. L'adhésion des agriculteurs à la politique de renouveau agricole, mise en place par le ministère pour mieux organiser et professionnaliser la filière, constitue également l'autre facteur qui a favorisé une telle situation. C'est en outre le fruit du travail de proximité mené par les instituts techniques relevant du ministère à l'égard des agriculteurs à travers des actions de sensibilisation et des campagnes de vulgarisation effectuées sur le terrain. Ce qui a persuadé les agriculteurs d'utiliser des méthodes modernes dans les travaux culturaux tout en suivant les itinéraires techniques de la culture et en respectant le calendrier des interventions. Résultat des courses : une amélioration considérable du rendement. Toutefois, si cette importante baisse des prix a été accueillie avec grande satisfaction par les ménages, ce n'est pas le cas des agriculteurs. Ainsi, pour éviter que cette situation porte préjudice aux producteurs, le MADR, via la SGP Proda, rachète à ces derniers le surplus de production afin de le stocker dans des entrepôts frigorifiques. “L'Etat n'abandonnera pas à leur sort les producteurs de la pomme de terre”, rassure la même source. “Le Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) vise justement à éponger les surplus de production et protéger les revenus des agriculteurs, pour que ces derniers puissent travailler en toute sécurité”, indique M. Barchiche. Celui-ci assure que “les agriculteurs n'ayant pas les moyens de stocker leur production dans des entrepôts frigorifiques, la SGP Proda se chargera de payer les frais de stockage”.