Le scandale, qui secoue à l'heure actuelle Sonatrach, a provoqué un véritable séisme dans le milieu économique. Cette affaire montre que la compagnie semble avoir raté l'opportunité d'entreprendre de véritables réformes dans le cadre de sa réorganisation, du management et de l'acquisition d'une plus grande clarté dans son fonctionnement. Avant cette histoire de malversations, il y a eu une autre affaire aussi grave que complexe. Il s'agissait de l'affaire de BRC ; cette entreprise aux capitaux mixtes détenus par Sonatrach (51%) et la compagnie pétrolière américaine Haliburton (49%). Une affaire étouffée dans l'œuf. Dans son rapport 2008 sur les performances de 42 compagnies pétrolières et gazières, l'ONG Transparency International avait épinglé Sonatrach en lui donnant une note de 10/58 en matière de transparence des paiements, de programmes de lutte contre la corruption par groupe, et des réglementations et politiques d'achat. Les scandales qui éclatent de jour en jour sur les “unes” de la presse sont indubitablement des indicateurs plus que tangibles de l'ancrage de ce fléau dans notre société. Depuis le temps qu'on parle de corruption dans des institutions et organismes d'Etat, cela devrait renforcer la vigilance d'autant plus que Sonatrach avait engagé des milliards de dollars dans son programme de développement. L'image de la compagnie dans le marché international risque d'être affectée par le scandale. Mais c'est aussi une occasion inespérée pour mettre fin aux lacunes enregistrées dans la gouvernance de Sonatrach et qui sont à l'origine des gros scandales avec la mise en place d'une plus grande transparence et l'éradication de certaines pratiques.