Après la santé et le sport, Cuba compte renforcer sa coopération avec l'Algérie en axant sur le tourisme. Dans cet objectif, l'ambassadeur de Cuba à Alger, Emilio Caballero Rodríguez, a organisé hier une rencontre avec la presse dans sa résidence à El-Mouradia. Cette conférence intervient après deux autres réunions organisées dimanche et lundi avec, respectivement, les représentants des Fédérations sportives et les professionnels du tourisme algériens. Face à la presse, l'ambassadeur, aidé en cela par le directeur de l'Office cubain de tourisme à Paris, Umberto Lopez, a insisté sur l'importance de l'ouverture d'une ligne directe Alger-La Havane. “Je suis convaincu que l'Algérie va devenir le berceau du tourisme cubain”, a ainsi lancé Emilio Caballero pour souligner son optimisme. Selon lui, la réussite de cet “objectif” qu'est la ligne directe dépend des agences de tourisme algériennes avec lesquelles il affirme travailler pour faciliter toutes les démarches. Il faut savoir qu'actuellement, un Algérien est obligé de faire escale à Paris ou à Madrid pour rejoindre Cuba. En plus du temps à gagner et de la rentabilité, l'ambassadeur déclarera qu'il y avait aussi un problème de visa, “pas avec nous puisque dès le lendemain on l'octroie, mais ce sont les visas de transit qui posent problème”. Vantant les mérites et les avantages de son pays, Umberto Lopez a présenté aux présents un spot publicitaire dont le slogan est “Viva Cuba”. Il a étalé les atouts de la nation des révolutionnaires à barbe (en référence aux compagnons de Fidel Castro et de Che Guevara qui avaient déposé le régime de Batista en 1959), en commençant par sa situation géographique et en terminant par une description détaillée du secteur touristique. Ainsi, il a tenu à porter une précision sur une “fausse idée” que beaucoup portent sur le pays. “Cuba n'est pas une île, mais un archipel” composé, en plus de l'île de Cuba, de l'île de la Jeunesse et de 4 195 îlots. Pour le tourisme, il précisa qu'“en 2009, l'activité touristique mondiale a enregistré une décroissance de 4% à cause de la crise économique et de l'épidémie H1N1”, et malgré cela, “le tourisme à Cuba a eu une croissance de 3,3%”. Avec une fierté feinte, le directeur de l'Office cubain de tourisme à Paris notera que “60% des produits commercialisés dans les réseaux hôteliers et extra-hôteliers sont de fabrication locale”. Evidement, l'aspect politique bien spécifique à Cuba ne pouvait être occulté. L'ambassadeur a tenu à rappeler que son pays était, et reste encore, un bastion de la résistance à l'impérialisme et à la mondialisation. Avec un discours empreint d'une forte ferveur révolutionnaire, il dira qu'“il y a une alternance au libéralisme sauvage” en affirmant que les Cubains forment “un petit peuple qui résiste”. Continuant sur sa lancée, il rappela que “l'URSS a disparu, mais Cuba est toujours là, résistante”. N'hésitant pas à faire un parallèle avec l'Algérie révolutionnaire, le premier représentant du pays de Santa Clara précisa qu'“on se ressemble tellement”, avant de souligner que “nous n'avons jamais abandonné l'Algérie même aux pires moments du terrorisme puisqu'on n'a jamais retiré nos médecins”. Toutefois, l'atout numéro un de l'archipel, comme l'a répété l'ambassadeur, reste le… peuple cubain. “On aime bien danser et profiter de la vie”, dira-t-il en promettant aux Algériens souhaitant visiter Cuba “d'y revenir émerveillés”.