Le cabinet du wali de Sétif vient de demander à plusieurs directeurs de l'exécutif des propositions afin de les faire appliquer dans l'optique d'interdire de fumer dans les lieux publics. À Sétif, plusieurs directions dont les services reçoivent le grand public ont été dernièrement destinataires d'une correspondance émanant du cabinet du wali. La note demande aux responsables de ces directions d'envoyer les dispositifs pris pour l'application du décret exécutif n° 01-285 du 24 septembre 2001 fixant les lieux publics où l'usage du tabac est interdit, ainsi que les modalités d'application de cette interdiction. Cette correspondance a été pondue juste après les travaux du Forum international sur le tabac et la santé tenu à Sétif, dont l'objectif principal est la mise en œuvre de la convention-cadre de lutte antitabac, ratifiée par l'Algérie en mars 2006, ainsi que l'application de la loi de 1985 et le décret exécutif de septembre 2001. À cet effet, le Pr Mokhtar Hamdi-Chérif, épidémiologiste et président de l'association Ennour de lutte antitabac, a déclaré à Liberté que “l'Algérie a fait un grand pas en ratifiant la convention-cadre de lutte antitabac en 2006. Cependant, la société civile attend du concret avec cette correspondance qui met les responsables des différentes directions devant leurs responsabilités en matière d'interdiction du tabac. Il est souhaitable qu'il y ait un programme national de lutte antitabac, que ces actions soient gouvernementales et impliquent toutes les instances concernées. Nous estimons qu'il ne peut y avoir une lutte antitabac sans l'association de la société civile et à des niveaux différents”. Le cabinet du wali a, par ailleurs, demandé aux directeurs de l'exécutif concernés des propositions afin de les faire appliquer. L'objectif, dans un premier temps, est l'interdiction du tabac dans les lieux publics, au niveau des institutions et lieux utilisés pour l'accueil et l'hébergement des mineurs, tous les lieux fermés et couverts affectés à un usage collectif ainsi que tous les lieux fermés couverts et non couverts fréquentés par les élèves et les étudiants. Rappelons qu'on entend par tabac, au sens du décret 01-285, tout produit contenant, ne serait-ce qu'en partie, du tabac utilisé pour fumer, priser, chiquer, mâcher ou sucer. L'article 5 dudit décret stipule la réservation d'emplacements qui soient mis à la disposition des fumeurs. Il est à noter que des sanctions administratives seront prononcées à l'encontre des organismes, entreprises et établissements contrevenant au dispositif du décret. D'un autre côté, des sanctions disciplinaires prévues par la loi sont encourues par les employés contrevenants et vont de l'avertissement à la mise à pied de un à trois jours.