Les recommandations et résolutions du dernier colloque international, « Tabac santé », qui s'est déroulé à Sétif les 29 et 30 mars dernier, ont, le moins qu'on puisse dire, fait réagir le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Ce dernier est décidé, nous dit-on, à réactiver le décret exécutif n°01-285 du 6 Rajab 1422, correspondant au 24 septembre 2001, fixant les lieux publics où l'usage du tabac est interdit et les modalités d'application de cette interdiction. Afin de rendre compte à la tutelle, ayant exigé un état des lieux et des propositions pour atténuer les effets pervers du tabagisme en milieu scolaire et professionnel, pollué par les fumeurs, les directions de l'éducation, la formation professionnelle, la jeunesse et les sports, la santé et la population, le transport et le commerce de Sétif ont été, à cet effet, destinataires d'une correspondance 479 -2010 du 31 mars 2010 du cabinet de la wilaya. Les responsables des structures sont non seulement invités à établir des rapports sur la situation du tabagisme, mais aussi à prendre des mesures à l'encontre de tout contrevenant. Il est donc recommandé de mettre en branle les différentes dispositions du décret précité, notamment l'article 10 qui stipule : « Les sanctions disciplinaires encourues par les employés contrevenant aux dispositions du présent décret vont de l'avertissement à la mise à pied de un à trois jours ». La directive émanant du département de Zerhouni marque un tournant dans la lutte contre le tabac, l'autre ennemi du Trésor public. Le professeur et épidémiologiste, Mokhtar Hamdi-Cherif, dira, non une certaine fierté : « La correspondance du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, qui désire sans nul doute appliquer la convention cadre de lutte antitabac, ratifiée par l'Algérie en mars 2006, ainsi que l'application de la loi de 1985 et le décret exécutif de septembre 2010, démontre clairement que les pouvoirs publics sont décidés à mettre en application les textes interdisant le tabac dans les différents lieux publics. Avec une telle démarche, l'Etat est, à mon sens, décidé à appliquer la convention de l'OMS. L'approche des pouvoirs publics qui nous accompagnent dans la lutte contre le tabagisme, un sérieux et grave problème de santé publique, nous motive. » Notre interlocuteur souhaite, à l'instar des autres intervenants dans ce combat, l'application sur terrain des 7 points inscrits dans l'article 4 du décret de 2001.