Réagissant aux accusations égyptiennes d'ingérence dans ses affaires intérieures, le porte-parole du département d'Etat américain, Philip Crowley, a réitéré vendredi l'appel de Washington pour le respect de la liberté d'expression en Egypte au moment où le régime Moubarak tente de museler ses opposants également à l'étranger, comme l'indiquent l'arrestation de partisans d'El-Baradeï au Koweït. Critiqués par leur allié égyptien pour avoir défendu la liberté d'expression dans ce pays, les Etats-Unis ont réitéré vendredi leurs appels pour le respect de la liberté d'expression dans ce pays. “Tous les individus doivent exercer librement leurs libertés fondamentales (...) tous les Egyptiens doivent pouvoir jouer un véritable rôle dans un processus politique ouvert, transparent et intégrateur”, a déclaré le porte-parole du département d'Etat Philip Crowley en réponse à une question sur un groupe égyptien de militants des droits de l'homme ayant demandé l'aide de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton qui n'a pas évoqué les critiques officielles égyptiennes. Le responsable américain affirmera que défendre les libertés “est un élément central de notre politique. C'est aussi dans l'intérêt à long terme de l'Egypte”, ce qui explique, selon lui : “Nous continuons à défendre des élections libres en Egypte, et continuons à le dire au gouvernement égyptien.” C'est une réponse cinglante au régime Moubarak, qui s'active à verrouiller le jeu une année avant la prochaine élection présidentielle prévue en 2011, bien que le président sortant Hosni Moubarak (81 ans), en convalescence après une ablation de la vésicule biliaire, n'ait toujours pas fait savoir s'il briguerait un nouveau mandat après 30 ans au pouvoir. En attendant, le régime en place s'active à museler les opposants partout, y compris à l'étranger, comme ce fut le cas vendredi au Koweït où les autorités locales ont arrêté plus de 20 Egyptiens pour avoir participé à un rassemblement de soutien à Mohamed El-Baradeï, selon une source policière. Celle-ci indique que “certains membres du groupe ont été interpellés lors d'un petit rassemblement tenu vendredi soir à Al-Salamiyah”, dans la banlieue est de Koweït, “en réponse à un appel de soutien à Mohamed El-Baradeï, mis sur l'internet”. “Les autres ont été arrêtés à leur domicile lors d'une descente des forces de sécurité”, a-t-on ajouté, tout en précisant que les personnes interpellées étaient toujours “détenues hier par la sûreté de l'Etat dans l'attente d'une décision politique” sur leur sort. L'information a été confirmée par Georges Ishaq, un des porte-parole de l'Assemblée nationale pour le changement, créée pour soutenir El-Baradeï, lequel a indiqué au Caire que 34 Egyptiens avaient été arrêtés entre jeudi et vendredi à Koweït.