Les autorités égyptiennes ont accusé hier les Etats-Unis d'“ingérence” dans les affaires intérieures du pays après que Washington eut exprimé sa préoccupation à la suite d'arrestations en Egypte de militants ayant tenté de manifester en faveur des réformes. “L'Egypte trouve inacceptable et injustifié le communiqué du département d'Etat évoquant ces arrestations”, a réagi un porte-parole des Affaires étrangères égyptiennes qualifiant la prise de position américaine d'“ingérence dans les affaires intérieures égyptiennes”. Les Etats-Unis ont fait part mercredi de leur préoccupation après des arrestations de militants politiques en Egypte, demandant que Le Caire fasse respecter la liberté d'expression. “Nous sommes très préoccupés par les arrestations d'Egyptiens sous le régime de l'état d'urgence. Le gouvernement de l'Egypte doit faire respecter les droits de tous à exprimer pacifiquement leurs opinions politiques”, avait déclaré le porte-parole du département d'Etat Philip Crowley. “Les Egyptiens doivent pouvoir participer au processus politique, et finalement déterminer qui gouvernera l'Egypte après les élections”, a-t-il ajouté. Arrêtés mardi alors qu'ils tentaient de manifester, 33 manifestants liés au groupe du 6-Avril, un mouvement de jeunes Egyptiens qui milite pour des amendements à la Constitution et la levée de l'état d'urgence, ont été libérés mercredi matin, selon une source judiciaire égyptienne. Le ministère égyptien de l'Intérieur a indiqué, mercredi dans un communiqué, que les manifestants avaient été arrêtés car ils n'avaient pas obtenu d'autorisation pour manifester. L'Egypte doit organiser une élection présidentielle en 2011. Le sortant Hosni Moubarak (81 ans), en convalescence après une ablation de la vésicule biliaire, n'a toujours pas fait savoir s'il briguerait un nouveau mandat après 30 ans au pouvoir. Son fils Gamal, souvent présenté comme son dauphin, est également muet sur ses ambitions.