La ministre de la Communication et de la Culture, Khalida Toumi, aurait usé de tout son pouvoir pour amener Ahmed Ouyahia à prendre des sanctions contre les journaux jugés nuisibles à l'image de Bouteflika. Khalida Toumi, visiblement instruite par le palais d'El-Mouradia, aurait fait le pied de grue chez le Chef du gouvernement pour le convaincre d'agir rapidement. Ce qui explique sans doute la célérité avec laquelle ces mesures ont été prises. Puisque, au lendemain même de la réunion restreinte des ministres, convoquée par Ouyahia, les journaux ont reçu des mises en demeure. L'attitude de l'ancienne militante des droits de la femme rappelle celle de cet ancien ministre qui, lors de l'examen en Conseil des ministres des amendements du code pénal destinés à durcir les sanctions contre la presse en 2001, n'a pas hésité à exhorter Bouteflika à sévir contre cette “presse de caniveau”. Comme Khalida Toumi, cet ancien ministre avait pourtant fait auparavant l'essentiel de son parcours politique dans l'opposition.