Le premier Salon du générique s'est tenu du 14 au 17 mars au Palais des expositions à Alger. La manifestation a enregistré l'absence des poids lourds du secteur, notamment Saidal. La problématique du générique repose sur quatre piliers essentiels en Algérie, en plus de quelques autres pour compléter le dispositif. D'abord, une politique plus claire des autorités, ensuite un engagement plus marqué des laboratoires privés, locaux et étrangers, les pharmaciens et enfin les malades. En clair, il faut que tout le monde joue le jeu. Des pharmaciens ont mentionné des baisses de prix allant jusqu'à près de 50% pour la même marque de médicaments importés : une pratique de certains laboratoires étrangers pour tenter de contrer le générique. Au plan historique, le générique a pris sa place sur pression des caisses d'assurances et de Sécurité sociale dans le monde devant les fortes hausses des dépenses de santé. C'est aussi le cas en Algérie où la question est devenue un casse-tête, devant la tournure de véritables enjeux de santé publique de maladies comme le diabète, l'hypertension, les affections cardiovasculaires, les maladies respiratoires et les allergies. Saidal avait relevé le défi et en quelques années seulement et s'était laissé pousser des ailes avec des ambitions pour se positionner dans le marché mondial. Pour ce qui est des opérateurs privés sur place, entreprises et laboratoires, on se félicite en général de la mesure, à partir de 2008, d'interdiction de l'importation d'un millier de médicaments fabriqués en Algérie, trois cents actuellement et huit cents en 2012. Les remarques et les plaintes à ce sujet sont plus généralement liées aux problèmes généraux des entreprises, et ceux des investissements privés tous secteurs confondus comme les difficultés d'accès au foncier, un accès au crédit à des intérêts jugés excessifs, bureaucratiques, problèmes de trésorerie liés au caractère obligatoire du crédit documentaire pour les opérations d'importations… et contrôles qualifiés de tatillons contre lesquels nul ne peut rien. Entre autres, les contrôles des lots de médicaments importés ou fabriqués localement sont incontournables et passent par des contrôles qui obéissent au souci d'innocuité et de sécurité des médicaments en direction des malades qui les ingèrent. En moyenne, les nouveaux médicaments subissent des contrôles dont la durée est de quatre mois, pouvant aller jusqu'à sept, avant leur autorisation de mise sur le marché. De toute façon, sauf pour ceux plus portés à l'importation, les laboratoires privés algériens sont apparemment enthousiastes pour cette mesure de protection du marché local des médicaments, en remarquant que c'est la première mesure significative, réservant le marché à la production locale. Le problème pour chacun d'eux est de mettre les bouchées doubles pour bien se positionner sur ce marché dans un laps de temps qui ne devrait pas dépasser fin 2011. C'est ce qui ressort d'une tournée parmi les stands du Salon du générique (Algeneric) tenu entre les 14 et 17 mars dernier à la Safex aux Pins-Maritimes, un salon avec autant d'enjeux mais qui, paradoxalement, n'avait pas drainé beaucoup de poids lourds du secteur, Saidal, entre autres ayant fait savoir que son programme était chargé. Pour le privé étranger, il y a peu de laboratoires étrangers, une des exceptions, la firme jordanienne Dar Eddawa qui avait estimé opportun de faire le déplacement et qui joue le jeu du générique, en s'apprêtant à installer de nouveaux équipements en première phase en Algérie, sans exclure une prochaine, pour une participation significative à l'effort générique, bénéficiant d'une bonne expérience assez longue du marché local et de celle de son partenariat avec Saidal. Mis à part les laboratoires qui ont fait le déplacement pour présenter leurs nouveaux produits de l'étranger généralement, la plupart sont plutôt venus aux nouvelles et pour prendre la température du marché. Le programme des conférences avait démontré, à lui seul, la nécessaire implication du générique avec les médecins traitants, les pharmaciens d'officine et le tarif de référence, celui appliqué par les caisses de sécurité sociale pour les calculs de remboursement, ainsi que l'organisation du contrôle qualité en Algérie : celui-ci doit être des plus rigoureux pour une autorisation éventuelle de mise sur le marché, sous réserve d'autres visas des autorités sanitaires. Les pharmaciens se plaignent de la faiblesse des marges S'agissant de la question des médecins traitants et de la clientèle, les premiers investis de la confiance des malades, on fait valoir leur rôle central pour l'acceptation des génériques à la place des marques traditionnelles. Certains pharmaciens soulignent la difficulté à convaincre des malades chroniques depuis des décennies de changer de médicaments au profit de génériques, un effet psychologique qui n'est pas négligeable et qu'il faut savoir prendre en compte. Le programme du générique devrait pouvoir prendre en considération tous ces volets d'encouragement, d'accompagnement et de sensibilisation en faveur du générique. Pour un médicament qui coûte 30% moins cher que la molécule mère originelle, la marge est suffisante pour une reconsidération des marges consenties aux pharmaciens : les prix des médicaments importés sont libres, tandis que ceux produits localement sont encadrés, ce qui n'est pas pour encourager le générique et la substitution aux importations. Il n'y a pas de mal à inciter les officines avec des encouragements économiques qui les associent de la sorte à cette opération d'intérêt public. La gamme des médicaments génériques produits localement n'est pas diversifiée Ce marché du générique est cependant assez désorganisé si l'on examine la liste assez étroite des médicaments et des classes de médicaments génériques fabriqués localement sous différentes appellations. La palette est assez grande alors que l'on observe des concentrations sur les médicaments comme les antibiotiques ou les antigrippaux, médicaments de la classe paracétamol que l'on retrouve sous une vingtaine d'appellations, ce qui entraîne des choix délicats pour les pharmaciens. Dans le cycle de conférences qui avait accompagné la tenue du Salon du générique, un intervenant avait même suggéré une intervention de l'Etat pour dispatcher les différentes spécialités entre les laboratoires, afin de couvrir toutes les classes, y compris les plus nobles, la préférence dans le débat qui s'en est suivi ayant au contraire été marquée pour une liberté dans le choix du créneau laissant au marché le soin de faire décanter les choses et d'orienter les labos vers d'autres classes de médicaments. Les opérateurs sont plutôt dans l'attente d'autres encouragements des autorités, annoncés sans grandes précisions, comme une plus grande préférence aux labos nationaux dans les marchés publics, soit tous les approvisionnements des hôpitaux et polycliniques ainsi que ceux des organismes de santé : un appréciable pactole qui reste encore un quasi-monopole de l'importation. De plus, il n'y a pas que le médicament générique : pour tous les médicaments, il y a aussi l'emballage et les conditionnements qui vont avec. Avec une plus grande production locale de médicaments, des opérateurs s'attendent à une demande plus grande de machines pharmaceutiques, entre autres pour l'empaquetage, la fabrication des vignettes, de mise en blister, d'encapsulation, de mise en bouteilles, de mise en gélules et de remplissage de ces dernières. Pour les emballages, la Cam a été l'une des rares de sa catégorie à ouvrir un stand au Salon du générique : installée en Algérie, et représentant une marque italienne, elle fait le montage en Algérie de machines fabriquées en Italie, et même en exporte quelques-unes. Pour le moment, sa gamme n'est pas étendue, mais tout reste possible avec le développement futur du générique, le problème étant juste lié aux délais trop courts pour la filière, impartis par la date butoir de l'année 2012. L'Europe et les Etats-Unis ayant également investi le générique, avec l'expiration des brevets de centaines de médicaments protégés, avec une bonne avance sur l'Algérie, des opérateurs et médecins rappellent en outre que les laboratoires étrangers ont d'assez bonnes références en matière de générique, et que beaucoup de sociétés, pour la plupart des PME, explorent le marché du générique algérien pour s'y positionner en profitant des facilités gouvernementales, tout en se consolant que malgré la diminution des exportations de médicaments, la quasi-totalité des matières premières nécessaires au générique continuera à être un monopole européen, français particulièrement. Preuve qu'avec le générique, la réduction de la facture des importations ne réussira qu'en partie, tant que l'Algérie ne maîtrisera pas toute la filière verticale, à commencer par les matières premières nécessaires à la fabrication des molécules. Les participants au Salon du générique A Santé Industrie Arab pharm Biocare CAM Carpe Diem CLP Dar Dawa El-Kendi Generic Lab Hikma Hydrapharm Ival Pharma IVPP LAAP Natixis Nedjma Pharmaghreb Propharmal Institutions Casnos Cnas LNCPP Snapo M. H.