En dépit des nombreuses sollicitations des responsables sahraouis et des organisations internationales de défense des droits de l'homme, le secrétaire général des Nations unies n'a pas fait de recommandations particulières dans son rapport sur la protection des Sahraouis face aux violations répétées des autorités marocaines. Grande était la déception des dirigeants du Front Polisario à la lecture du rapport du secrétaire général des Nations unies, dans lequel il n'y avait pas trace de recommandations sur la protection des Sahraouis face aux nombreuses violations des droits de l'homme du Maroc. Devant cet état de fait, le Front Polisario a déploré l'absence de recommandations dans le dernier rapport du secrétaire général de l'ONU sur le Sahara Occidental pour la création d'un mécanisme de supervision des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. Dans une déclaration à l'agence de presse espagnole EFE, le représentant du Front Polisario aux Nations unies, Ahmed Boukhari, a estimé que “le rapport a été caractérisé par la timidité devant l'occupation illégale prolongée du Sahara Occidental par le Maroc et son obstruction plus que prouvée à des négociations sérieuses et crédibles”. Il soulignera que “l'ONU a raté une nouvelle occasion d'assumer la responsabilité qui lui incombe, aussi bien dans la décolonisation du Sahara Occidental que dans la défense et la protection des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés”. Pour le responsable sahraoui, qui rappellera que le régime marocain a utilisé ces derniers jours des “hordes de colons marocains” pour agresser sauvagement les militants sahraouis des droits de l'homme, dans les territoires occupés, et parmi lesquels se trouvaient des observateurs espagnols, le contexte actuel démontre “la nécessité pour les Nations unies de surveiller de près la protection des droits de l'homme”. Ahmed Boukhari estime que “par sa passivité, l'ONU est en train d'encourager la répétition des massacres qui se sont déroulés au Timor oriental”. Ceci étant, le secrétaire général de l'ONU s'est limité dans le rapport remis au Conseil de sécurité à exprimer sa préoccupation à propos de la situation des droits de l'homme au Sahara Occidental, appelant au respect des normes internationales relatives à cette question. “Je suis préoccupé par la situation en matière des droits de l'homme”, a-t-il souligné, tout en relevant que “la dimension humaine du conflit, notamment le sort des réfugiés du Sahara Occidental, est un sujet d'inquiétude croissante”. Ban Ki-moon rappellera la nécessité d'honorer les engagements envers le Haut commissariat des Nations unies aux droits de l'homme “en vue de garantir le respect des droits de l'homme du peuple du Sahara Occidental”. Pour ce qui est des négociations, le responsable onusien ne cachera pas son pessimisme en affirmant que malgré les deux réunions informelles tenues entre le Maroc et le Front Polisario, en août 2009 et en février 2010, la situation n'a pas avancé, et qu' “il reste encore beaucoup à faire pour qu'un cinquième cycle de pourparlers officiels puisse être organisé”. Il recommandera à cet égard au Conseil de sécurité de l'ONU de demander à nouveau au Maroc et au Front Polisario de “négocier de bonne foi, sans conditions préalables, et assurer le succès des négociations”, et de proroger le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara Occidental (Minurso) d'une nouvelle période d'un an, jusqu'au 30 avril 2011. Il justifiera cela par le fait que “compte tenu des circonstances sur le terrain et au vu des efforts que mon envoyé personnel continue de déployer, j'estime que la présence de la Minurso demeure indispensable pour le maintien du cessez-le-feu au Sahara Occidental”. En d'autres termes, l'on se dirige vers un statu quo, car l'ONU est pieds et poings liés face au refus marocain d'accepter de se conformer à la légalité internationale avec le soutien de certaines capitales occidentales, dont notamment Paris.