Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a déclaré que le pouvoir algérien a bloqué un financement du Pnud au profit de la Kabylie. L'annonce a été faite lors d'une conférence animée, hier, à l'auditorium de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Devant une assistance nombreuse composée de moudjahidine, d'élus locaux, de parlementaires, d'enseignants et autres étudiants, ce qui a d'ailleurs poussé les organisateurs à installer une sonorisation à l'extérieur de l'auditorium, Saïd Sadi a déclaré que les autorités ont refusé de recevoir un financement québécois de 1 million de dollars qui devait bénéficier à Tizi Ouzou et à une autre wilaya du Sud algérien. Le projet, qui devait concerner le traitement des déchets ménagers qui empoisonnent la vie des citoyens, a été pensé par l'APW de Tizi Ouzou et le Pnud. D'ailleurs une délégation de cette institution des Nations unies a séjourné en Kabylie dans le cadre des pourparlers au sujet de ce projet. Le pouvoir, selon le Dr Sadi, a exigé que le financement bénéficie à la seule wilaya du Sud, mais les Québécois ne l'entendaient pas de cette oreille. Et le projet est ainsi bloqué. “Soit vous envoyez l'ensemble du financement au Sud, soit on refuse”, aurait-on répliqué aux détenteurs de fonds, révélera le président du RCD pour expliquer que l'antikabylisme a toujours été une constante chez les tenants du pouvoir et ce, depuis la guerre de Libération nationale. Saïd Sadi était à Tizi Ouzou pour parler de son livre Amirouche, une vie, deux morts, un testament. Un livre qui est sous presse et qui sortira dans les librairies dans une semaine. Il faut noter que les organisateurs de la conférence programmée dans le cadre du 30e anniversaire du Printemps berbère avaient du mal à canaliser le déferlement d'une foule estudiantine qui, l'espace d'une conférence-débat, a renoué avec les traditions de lutte nées justement dans cette enceinte universitaire dans le sillage du 20 Avril 1980. Nous y reviendrons.