La France ne renoncera pas à l'arme atomique, car elle constitue pour elle la garantie de sa sécurité, a annoncé le président français en marge du sommet de la sécurité nucléaire organisé à Washington par Barack Obama. Au moment où la tendance est à la dénucléarisation à travers le monde, comme en témoigne le dernier accord Start signé par les Etats-Unis et la Russie et qui a pour objectif de réduire les arsenaux nucléaires des deux superpuissances, la France rame à contre-courant. En effet, le chef de l'Etat français, qui se trouvait à Washington, pour participer au sommet convoqué par Barack Obama sur la sécurité nucléaire, a déclaré dans une interview à la chaîne de télévision CBS : “Je n'abandonnerai pas cette arme nucléaire, garante de la sécurité de mon pays, de façon unilatérale dans un monde aussi dangereux qu'il l'est aujourd'hui.” Il conditionnera l'éventualité d'un renoncement en ajoutant : “Je ne pourrais un jour renoncer à cette arme que dans la mesure où je serais certain que le monde soit stabilisé et en sécurité.” Nicolas Sarkozy se voudra rassurant en affirmant que “les Etats-Unis comme la France, nous sommes des démocraties, nous n'utiliserons jamais ces armes pour attaquer qui que ce soit”. Dans le même ordre d'idées, le président français rappellera que la France avait “renoncé aux essais nucléaires, ratifié le traité d'interdiction des essais nucléaires et réduit du tiers le nombre” de ses armes nucléaires, à “300”. Ce chiffre constitue, selon lui, la limite car, expliquera-t-il : “Si j'allais plus loin, je pourrais mettre en cause la sécurité de mon pays.” “Nous accompagnons toutes les mesures pour lutter contre le terrorisme nucléaire, nous soutenons toutes les mesures de réduction des armes nucléaires et nous conservons pour nous le strict minimum pour assurer la sécurité de notre pays”, a souligné Sarkozy. Il y a lieu de signaler qu'il avait pris la décision, en 2008, de réduire de trois à deux le nombre d'escadrons d'avions de combat (Mirage 2000) portant des armes nucléaires. Au sujet de la réunion de Washington, Sarkozy assurera que “le président Obama a eu tout à fait raison de convoquer” ce sommet “pour parler de la question du terrorisme nucléaire” car “il y a un risque” que “nous devons affronter ensemble”. Il dira que “ce risque peut être qu'un pays qui a l'arme nucléaire tombe dans les mains d'organisations terroristes” ou “qu'un pays qui soutienne des organisations terroristes les aide à obtenir une bombe nucléaire”. Il justifiera cela en affirmant : “Nous soutenons le régime pakistanais dans sa lutte contre les terroristes et dans sa lutte contre les talibans (...) Le Pakistan a l'arme nucléaire, il est inenvisageable qu'il puisse un jour tomber dans des mains qui seraient celles de terroristes.” Au sujet du programme nucléaire iranien, le président français Nicolas Sarkozy a affirmé que la patience avait “des limites” et que les sanctions à l'égard des dirigeants iraniens étaient “une question pour les jours où les toutes prochaines semaines qui viennent”. Plus catégorique, il précisera que “l'acquisition par l'Iran de l'arme nucléaire à des fins militaires, couplée aux déclarations multiples des dirigeants iraniens contre la démocratie d'Israël, c'est un danger et c'est inacceptable”.