Les quatre syndicats autonomes se réuniront lundi prochain pour décider de la création d'une confédération syndicale et d'une riposte commune face aux atteintes des pouvoirs publics à l'exercice du droit syndical. La relative accalmie qui a marqué le front social ces dernières semaines pourrait se dissiper et laisser place à un nouveau round de protestation. C'est du moins le cas pour les principaux parrains de la révolte sociale des secteurs de la santé publique et de l'éducation nationale. Quatre principaux syndicats autonomes ayant confirmé leur représentativité et leur capacité de mobilisation des troupes comptent unir leurs efforts et se battent ensemble. Des contacts ont été en effet entrepris ces derniers jours entre le Cnapest, l'Unpef, le SNPSP et le SNPSSP pour agir dans ce sens. Pour ce faire, une réunion de concertation est prévue entre les quatre formations syndicales lundi prochain à Alger. “Deux points essentiels sont à l'ordre du jour de cette première rencontre intersyndicale”, nous confie le coordinateur du Cnapest. Le premier point a trait au lancement d'une confédération syndicale à même de faire le poids face aux deux tutelles “qui excellent dans les exactions et le mépris”. L'idée d'affronter comme un seul syndicat les pouvoirs publics a été lancée par le Cnapest suite au dernier forcing du ministère de l'Education nationale pour contraindre les enseignants à arrêter leur mouvement de grève. Un accord de principe avait été donné par les autres formations syndicales, notamment celles du secteur de la santé publique qui a vécu les mêmes péripéties. Enseignants et médecins grévistes ont eu le même traitement : sourde oreille, affaire en justice et menaces de révocation. Les syndicats contactés étaient unanimes à dire qu'il était opportun de créer une confédération, mais encore faut-il que ce soit fait sur des bases solides pour qu'elles ne finissent pas comme les précédentes tentatives qui ont finalement accouché d'un mort-né. Le même scénario risque de se répéter une fois de plus pour des raisons évidentes mais peut-être qu'en persévérant, les syndicalistes pourront changer les choses. Le deuxième point qui sera débattu lundi prochain par les quatre syndicats est étroitement lié au premier mais n'en dépend pas vraiment. En effet, les syndicalistes de l'éducation et de la santé publique se concerteront sur une éventuelle riposte à l'attitude “méprisante des tutelles et des atteintes à l'exercice du droit syndical”. Une action commune de protestation pourrait être décidée par les syndicalistes. Retour à la grève ? C'est une éventualité que les syndicats n'écartent pas d'autant que les bureaux régionaux de 12 wilayas du Cnapest sont favorables à cette action et la coordination nationale “ne peut que les soutenir” pour ne pas s'attirer, une fois de plus, les foudres de la base.