En fait, tout dépend des objectifs que l'on s'assigne en lançant sa pratique. Une pratique longtemps interdite chez nous, dans un passé pas si lointain. À présent, la Fifa et la CAF imposent ce type d'activité. Elles en font une condition sine qua non pour ouvrir les compétitions continentales de haut niveau aux joueurs et aux équipes. Avec un délai impératif de mise en application. On se pose alors la question de savoir si le professionnalisme est une garantie certaine d'élévation du niveau. La CAF, qui cautionne et qui active à présent comme un véritable appendice de la Fifa, a-t-elle trouvé ainsi la solution miracle ? Le moyen qui permettra, à ses fédérations membres totalement acquises, d'assurer le plus large développement de la pratique du football. Dans un continent qui se débat au quotidien avec la pauvreté, le sous-équipement, le sous-développement. A-t-elle tenu compte des spécificités particulières au continent, ses préoccupations, ses moyens ? Ou s'est-elle contentée de calquer aveuglément des pratiques venues d'ailleurs ? Le professionnalisme, un système et des obligations qui poussent vers le résultat, le profit et qui oblige à un perpétuel renouveau. Ce qui pose de plus en plus de problèmes de gestion et de rentabilité y compris à des clubs au palmarès étoffé. Cela se constate en Angleterre, en Espagne, en Italie, au Brésil ou en Argentine, pour ne citer que ces pays de football. Des équipes prestigieuses se débattent dans des crises financières et de ressources qui menacent jusqu'à leur présence dans un système qui a, lui aussi, son revers de médaille. Tout ce qui brille n'est pas or, dit-on. Comment alors assurer le financement d'un type de compétition qui, en principe, doit être pratiquement autonome et générateur de ses propres ressources ? Instaurer un système ouvert à une catégorie de pratiquants qui en feraient leur gagne-pain ne peut être la panacée, ni la solution à tous les problèmes du football. Ni ne peut trouver des solutions aux difficultés que rencontrent la pratique et le développement de ce sport et de tous les autres. Elle ne peut mettre hors jeu la majorité. Tous ceux, jeunes et moins jeunes, qui ont besoin d'aires de jeu, d'aide, de soutien, d'encadrement et de suivi. C'est le rôle principal des structures nationales et continentales en charge du sport. N'ont-elles pas pour mission, aussi et surtout, la généralisation et le développement quantitatif et qualitatif à tous les niveaux ? Car s'ouvrir au monde du sport d'élite ne peut se faire au détriment de toutes les autres formes de pratique. Question : d'où viendront ces futurs professionnels ? Elément de réponse : des quartiers, des cités, des douars, du sport scolaire et universitaire, de l'émigration.