La commémoration du double anniversaire du Printemps berbère, Tafsut Imazighen et Tafsut Taberkant, sera marquée à Béjaïa par deux marches distinctes et des recueillements à la mémoire des martyrs du Printemps noir. Des manifestations qui seront encore une fois organisées en rangs dispersés par le MAK de Ferhat M'henni, le RCD de Saïd Sadi et du Mouvement citoyen de la wilaya de Béjaïa. Le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), dans sa déclaration publique, lance un appel à des marches populaires en Kabylie, à Béjaïa, Bouira et Tizi Ouzou, et à un rassemblement devant l'ambassade d'Algérie en France et dans d'autres pays occidentaux. À Béjaïa, la marche s'ébranlera de l'université Targa-Ouzemmour vers le siège de la wilaya. Dans sa déclaration, le MAK estime que cette date-repère du combat démocratique algérien “est le cri de liberté venant des profondeurs de la Kabylie. Nous n'avons plus le droit de l'ignorer”. Le document souligne que le 20 avril 1980, la Kabylie “s'était remise debout face au pouvoir algérien. Les effets de l'épreuve de force de 1963 étaient enfin surmontés. La terreur politique de la Sécurité militaire, conjuguée à la répression ne pouvaient plus maintenir la Kabylie à genoux”. “La Kabylie avait dit non au déni d'existence qui lui était opposé par l'Algérie. Elle avait dit non à la dictature du régime algérien” est le message retenu de ce Printemps berbère par le MAK dans sa déclaration. De son côté, le RCD appelle, lui aussi, à une manifestation de rue dans la région. L'itinéraire de sa marche est prévu de la maison de la culture Taous-Amrouche vers également le siège de la wilaya. Le parti a, ainsi, redynamisé ses structures communales dans la wilaya de Béjaïa en vue de ratisser large le jour de la marche, ce 20 avril. La coordination intercommunale du Mouvement citoyen de la wilaya de Béjaïa s'est contentée, pour sa part, de l'organisation d'un rassemblement et du dépôt d'une gerbe de fleurs, le 20 avril, à la place des Martyrs du Printemps noir (ex-Edimco). Des activités similaires sont également au programme du mouvement, le 22 avril, à Amizour. Dans sa déclaration, l'intercommunale de Béjaïa estime que “cette commémoration nous impose le devoir de clairvoyance et de responsabilité politique pour engager une démarche d'union pour un large rassemblement citoyen”. Ainsi, la CICB “entend faire de cette commémoration un levier pour catalyser les énergies citoyennes dans le sens d'un engagement plus soutenu qui imposera le changement espéré”.