Résumé : Dès le lendemain, les deux jeunes gens décidèrent de s'adresser à un charpentier pour l'acquisition d'une carriole. Il sillonnèrent la ville afin que Mohamed découvre des lieux qu'il ne connaît pas encore. 33eme partie Ils zigzaguèrent un moment à travers les vieux quartiers, puis finirent par s'attabler autour d'un café. La journée était froide, mais radieuse. Un beau soleil planait sur la ville et les rues commerçantes grouillaient de monde. Mohamed prend la main de son compagnon, et ce dernier lui montre certaines devantures de magasins et des étalages de marchés. Mohamed hochait à chaque fois la tête d'un air entendu, et tentait de repérer les lieux. Après tout il va devenir à son tour un citadin, et connaître la ville et ses secrets devient son cheval de bataille. - Tu vois ce tournant au bout du chemin Mohamed ? - Oui. - Là-bas nous trouverons un charpentier. - Bien, allons-y alors. Ils s'apprêtèrent à se diriger vers l'endroit indiqué quand des cris fusèrent. Mohamed se retourne et remarque que trois jeunes gens agressaient un homme, tandis que le quatrième tirait sur son gilet et fouinait dans ses poches. Son sang ne fait qu'un tour. Il lâche la main d'Ali et s'attaque aux jeunes voyous qu'il maîtrise en un rien de temps. Il donne une sacrée raclée aux premiers, tandis que les deux derniers lâchaient prise et prenaient leurs jambes à leur cou. Il revint ensuite vers la victime, qui n'avait pas encore reprit tous ses esprits. Mohamed aide l'homme à se relever et à remettre un peu d'ordre dans ces vêtements. - Mais… mais je te connais. Mohamed relève la tête et fixe le bonhomme dans les yeux. - Ah ! C'est donc toi? - Oui. - Tu es bien ce commerçant que j'ai rencontré hier dans un café ? - Oui, mon fils. Et je te dois une fière chandelle. Je suis sain et sauf grâce à ta bravoure mon gars. Regarde donc un peu autour de toi. Aucun homme n'a osé venir à mon secours. - Ce n'est rien. Aller rentre chez toi pour te changer. - Non, pas avant de t'avoir offert un bon café. - Mais je… - Il n'y a aucun mais qui tienne… J'insiste pour te payer un café mon fils, tu le mérites bien. - Il y a Ali avec moi… - Ali ? - Oui. (Il se retourne vers le jeune garçon.) Ali mon jeune compagnon. Le bonhomme sourit. - Ah ce n'est que ça. Je vous invite tous les deux alors. LE TRAVAIL Mohamed et Ali suivirent l'homme pour déguster un second café. Le commerçant revenu de ses émotions du matin aborde des sujets plus intéressants. - Alors jeune homme, qu'as-tu donc fait depuis ton arrivée dans cette grande ville ? Mohamed sourit. À vrai dire, il avait l'impression d'avoir vécu bien plus longtemps dans la ville que ces trois derniers jours. - Oh ! pas grand-chose. À vrai dire, je n'ai pas encore cherché de travail. - Hum, par les temps qui courent et la misère ambiante, il n'est pas facile de dénicher un travail à plein temps. - Je n'ai pas encore levé le petit doigt pour ça, vénérable bonhomme. - Si El Bachir. Appelle-moi Si El Bachir comme tout le monde. - Moi, c'est Mohamed. - Bien Mohamed, passons aux choses sérieuses. Comme le hasard a encore décidé d'une seconde rencontre fortuite entre nous, je te repropose encore une fois de travailler avec moi. - Pour faire quoi au juste ? - Eh bien vendre et acheter des marchandises. Négocier des marchés, investir dans les affaires commerciales, etc. - J'aimerais bien me lancer dans le commerce Si l'Bachir, mais je n'ai aucune expérience dans ce domaine. - Bah ! ce n'est rien. Tu seras mon bras droit. Tu veilleras sur mes biens et tu sauras toujours t'en sortir, je le sens. Tu es quelqu'un de sage et de bien éduqué. Les gens et les commerçants, en particulier, préfèrent avoir auprès d'eux des jeunes gens de ta trempe. - Et comment cela se passera-t-il ? - Tu veux dire comment je vais te payer et sur quelle base ? Y. H. (À suivre)