Une délocalisation vers Hassi-Messaoud est envisagée. Elle concernera une partie de sa flotte dans le cas où le nuage de cendres évolue vers le sud du continent européen. Annulation sur annulation causant des pertes considérables pour les compagnies aériennes continuent à être enregistrées au rythme des perturbations causées par le nuage de cendres émis par le volcan islandais. Loin de vouloir se dissiper, celui-ci continue son chemin en direction du sud du continent européen, ce qui ne manque pas d'inquiéter au plus haut point l'Algérie. Prévoyante, la compagnie nationale Air Algérie a d'ores et déjà pris ses dispositions pour parer à cet éventuel scénario catastrophe en annonçant hier la possibilité de la délocalisation provisoire d'une partie de ses avions vers une base de la ville pétrolière par excellence en l'occurrence Hassi-Messaoud, et ce, pour éviter le nuage de cendres émis par le volcan islandais. Intervenant, hier, sur les ondes de la Radio nationale, M. Boualem Annad, chef de la cellule de crise mise sur pied par la compagnie en la circonstance, a indiqué que cette initiative obéit au souci de “maintenir l'activité économique du sud du pays”. Il préviendra, cependant, que “dans le cas où ce nuage atteindrait la rive sud de l'Europe aucun vol ne sera programmé”. En attendant d'être fixé sur la démarche à suivre, les responsables d'Air Algérie s'adonnent à une véritable gymnastique en termes de programmation pour trouver les possibilités de faire décoller ses avions en empruntant des couloirs aériens différents comme cela a été le cas, vendredi dernier pour un vol vers Montréal. Mais la faisabilité de pareilles procédures est loin d'être possible à chaque fois puisque le vol prévu hier pour Pékin via l'espace aérien russe (épargné par le nuage) a été annulé tout comme l'ont été tous les vols à destination de l'Europe. Au plan de la sécurité des aéronefs de la compagnie, le responsable explique que le nuage de cendres, émis par le volcan d'Islande est “très dangereux” car la poudre fine et abrasive qu'il transporte, pénètre non seulement dans la cabine de l'avion et dans les capillaires de ses équipements pouvant fausser les calculs des ordinateurs à bord, mais aussi, sur le plan de la santé, en endommageant les poumons des passagers, pouvant même leur brûler les yeux. Il a également indiqué que sur les tarmacs, les réacteurs des appareils de la compagnie sont protégés de “caches”. Concernant le bilan d'annulation des vols par Air Algérie, l'orateur a souligné que depuis vendredi, 85 vols ont été supprimés avec une moyenne de 6 500 passagers/jour, soit 21 000 passagers qui n'ont pu être transportés jusqu'à dimanche. Quant aux pertes financières endossées par la compagnie, elles se chiffrent, au niveau local, à un montant de 300 millions de DA/jour. En outre, pour donner le maximum de choix à la clientèle, “la compagnie prévoit actuellement des vols qui ne seront pas consommés et qui s'ajouteront aux pertes enregistrées”, selon M. Annad. À cet effet, des directives ont été données par la direction de la compagnie pour que les billets achetés soient remboursés sans calcul de pénalités. Ce sont d'ailleurs les mêmes directives qui sont prévues par l'ensemble des compagnies aériennes représentées en Algérie à l'image d'Air France et de British Airways. Cette dernière a d'ailleurs annoncé l'annulation de la totalité de ses vols pour aujourd'hui encore. La compagnie Lufthansa a annulé, pour sa part, le vol de la journée d'hier tout comme Alitalia l'a fait pour celui de Rome. Par ailleurs, le ministre espagnol des Transports, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, a annoncé, hier, qu'il prévoyait la tenue, aujourd'hui même, d'une réunion extraordinaire par vidéoconférence des ministres des Transports au sujet de ce chaos aérien. M. Blanco n'a pas manqué à l'occasion d'offrir à ses homologues européens d'utiliser les aéroports espagnols non affectés par le nuage de centre comme “plate-forme” pour se substituer aux escales européennes actuellement paralysées. À noter que le transport aérien connaissait ce week-end la pire paralysie de son histoire bloquant des millions de passagers et coûtant la bagatelle de 200 millions de dollars (147,3 millions d'euros) au secteur par jour, selon l'Association internationale du transport aérien (IATA).