Le Parti des travailleurs (PT) s'est exprimé hier sur l'agression récente des femmes travaillant à Hassi-Messaoud. À l'issue de la session ordinaire de trois jours du conseil national, qui s'est déroulée à la Mutuelle des matériaux de construction de Zéralda (wilaya d'Alger), la secrétaire générale du PT a déclaré que son parti “soutient de façon inconditionnelle les femmes travailleuses à Hassi-Messaoud”. “Nous dénonçons le silence de l'Etat face au lynchage dont sont victimes ces femmes et nous exigeons une commission d'enquête”, a ajouté Louisa Hanoune. La responsable a également donné une idée des discussions développées, au cours de cette rencontre, précisant que “tous les débats serviront pour interpeller les ministres” sur différents sujets : entreprises nationales, publiques et privées, foncier agricole, situation sociale et atteintes au droit de grève et aux libertés syndicales, lutte contre la corruption et interférences au niveau de la justice au détriment du respect de la présomption d'innocence. Mme Hanoune a, en outre, laissé entendre que la session du conseil national de sa formation a été une occasion pour se préparer à la prochaine conférence internationale contre la guerre et l'exploitation, qui se tiendra au 4e trimestre 2010 et à laquelle le PT prendra part. Par ailleurs, le leader du Parti des travailleurs a déploré l'existence d'un “bicéphalisme”, dans la politique du pays, en relevant des “contradictions” dans “la cohabitation” au sein du gouvernement et au sein de l'Alliance présidentielle. Elle a aussi signalé l'existence de “centres occultes qui distillent des informations infondées sur le foncier agricole” et critiqué “la position idéologique de Temmar sur le foncier”. “Cette position est contradictoire avec celle du président Bouteflika”, a souligné Mme Hanoune, en promettant de rendre publique la lettre-réponse sur ce sujet précis que le chef de l'Etat a adressée au PT, en mai 2002. L'oratrice a également attaqué le Forum des chefs d'entreprises (FCE) qui, selon elle, refuse d'appliquer l'augmentation des salaires, et s'en est prise notamment aux importateurs, parce que opposés à l'annulation de l'accord d'association avec l'Union européenne. Pourtant, insistera-t-elle, “l'Etat doit reprendre le monopole du commerce extérieur, au moins provisoirement”. Louisa Hanoune prend la défense de Zerhouni La SG du PT a estimé que certains journaux ont exagéré dans leurs écrits sur le passeport et la carte d'identité biométriques électroniques (PBE et CNIBE). “Prendre des photos et répondre à des questions n'ont rien à voir avec les atteintes à la vie privée”, a-t-elle indiqué. Elle a cependant admis que le PBE est une “question technique” imposée par l'Organisation internationale de l'aviation aérienne, derrière laquelle se trouvent les USA. Mme Hanoune ne s'est pas trop attardée sur la polémique autour du voile et de la barbe, sinon qu'elle renvoie à “des forces recherchant les clivages et divisions dans les rangs des Algériens”. Elle a toutefois tenu à rappeler que “la liste noire a été annulée, mais pas le scanner” et préciser que “l'Etat algérien est un Etat civil, non pas le Pakistan ou le Bangladesh, et (qu') il n'y a pas de clergé en Algérie”. Concernant le formulaire, sa réponse a paru moins énergétique. Elle a, en effet, noté son caractère “contraignant” mais pas “attentatoire à la vie privée”, en cherchant des justificatifs dans les formulaires occidentaux. Elle a ensuite reconnu qu'elle a personnellement des difficultés de se rappeler les noms de ses amis des classes primaires, notant au passage que leurs coordonnées sont “facultativs”, avant d'observer que le formulaire fait partie des “obligations”. “Il ne faut pas douter du nationalisme du ministre de l'Intérieur”, a-t-elle ajouté pour clore le sujet.