Certains membres du conseil national du FLN, gagnés par la fatigue au 3e jour de la réunion de cette instance, ont passé leur temps à se balader dans les allées du complexe de la Mutuelle des matériaux de construction de Zéralda. Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a tenté de minimiser le « mécontentement » de certains cadres du parti. Croisé en marge des travaux du conseil national de sa formation qui se tient à Zéralda (ouest d'Alger), Belkhadem admet que les rapports qu'ont présentés certaines commissions sont très critiques. Il a estimé « normal qu'un rapport ait émis des réserves sur le fonctionnement et la ligne de conduite de notre parti. Les militants ont élaboré des avant-projets, mais le dernier mot revient aux membres du conseil national et aux militants de la base ». S'exprimant sur le texte présenté par la commission « message de Novembre » que préside Abderrezak Bouhara, le secrétaire général du FLN, s'est dit « ne pas tolérer qu'on réduise à néant le rôle du parti. Critiquer et montrer les insuffisances est un droit, mais pas au point de minimiser le parti du FLN ». Belkhadem, qui a parlé d'un conseil national qui se déroule dans un climat « serein », cache mal l'ambiance « électrique » qui caractérise les travaux du conseil national. Le SG du parti n'a pas « osé » exprimer ouvertement son désaccord avec le contenu du rapport présenté par la commission « message de Novembre », certains de ses partisans ont tout simplement demandé « le retrait » du fameux rapport Bouhara. « Ce n'est pas une bonne idée, sinon cela provoquerait un sérieux conflit à l'intérieur du parti », leur a soufflé Belkhadem. Un arrangement semble être trouvé entre ce dernier et Bouhara. Avant de quitter Zéralda, hier, les deux hommes se sont longuement expliqués – en tête à tête – à ce sujet afin de trouver un terrain d'entente. « Celui qui n'a pas d'ennemi, il ne faut le prendre comme conseiller », paraphrasant Napoléon Bonaparte. Autre fait marquant, « les débats » du conseil national (CN) du l'ex-parti unique est la demande d'un groupe de militants d'introduire dans l'avant-projet des statuts du parti un amendement qui consiste à « élire les membres du bureau politique directement par le comité central » au lieu qu'ils soit proposé par le secrétaire général du parti, tel que proposé initialement par la commission des statuts. Belkhadem, qui se voit hériter « naturellement » du poste de secrétaire général au 9e congrès, s'est opposé farouchement à cette idée. Il craint d'être pris en otage par le futur comité central. Certains membres du conseil national du FLN, gagnés par la fatigue au 3e jour de la réunion de cette instance, ont passé leur temps à se balader dans les allées du complexe de la mutuelle des matériaux de construction de Zéralda. « De toute manière, les jeux sont faits. Ce sont toujours les mêmes figures qui décident et qui s'emparent des postes de responsabilité, soit au sein du parti ou au niveau des institutions électives », a commenté un ex-parlementaire du FLN. Il a estimé que le parti « n'a pas changé de visage. Pas de renouvellement de son personnel. Un personnel qui n'inspire pas confiance pour l'opinion. Cela s'est vérifié à l'occasion des récentes consultations électorales. Un parti qui fonctionne avec l'allégeance et non pas avec des idées et des convictions. On donne l'impression d'un débat, mais en réalité, à l'exception de certains militants qui font cet effort, le gros des militants prête allégeance aux chefs », a-t-il ajouté. Un autre membre du CN de la mouhafada d'Oran est plus critique : « Si le parti tient encore c'est parce qu'il est au pouvoir. Une position qui procure des avantages et privilèges. Autrement, au niveau de la base, les électeurs ne croient plus en ce parti. Les kasmas et mouhafadas ne se réunissent plus. Les militants ont déserté les rangs du parti, ce qui reste sont des opportunistes. De toute manière, on aura un congrès sur mesure et ficelé d'avance », tranche ce cadre du parti sur un ton de désespoir.