“La célébration du trentième anniversaire du Printemps amazigh et du neuvième anniversaire du Printemps noir constitue une halte historique symbolisant le combat identitaire et démocratique mené par plusieurs générations de militants. La commémoration de ce double anniversaire intervient dans un contexte délétère, marqué par une instabilité sociale endémique, une régression politique et une remise en cause des acquis démocratiques arrachés au prix d'incommensurables sacrifices”, écrit Belaïd Abrika qui refait surface à l'occasion de ce double anniversaire. Le constat de carence qu'il dresse se décline sur plusieurs niveaux, à savoir “une presse sous contrôle, une langue amazighe maintenue toujours à l'état embryonnaire, une justice instrumentalisée, une corruption institutionnalisée et des droits socioéconomiques qui renvoient à une situation des plus lamentables”. Le signataire de la déclaration estime par ailleurs que la célébration du double anniversaire est une occasion propice pour “tirer les leçons des expériences passées, abandonner l'agitation stérile et travailler à créer de nouveaux rapports de force en faveur d'un projet démocratique fédérateur et viable”. En attendant, la déclaration épingle le gouvernement pour avoir renié ses engagements. “Comment peut-on admettre que 30 ans après le Printemps amazigh et 9 ans après le Printemps noir, la langue amazighe n'est toujours pas consacrée comme langue officielle? Le Haut-Conseil à l'amazighité et l'académie demeurent bloqués par les islamo-baâthistes conservateurs du régime.” Le sort des ordonnateurs et des commanditaires des assassinats d'avril 2001 est également soulevé dans la déclaration qui pose la question : “Est-il juste de laisser à l'abandon les familles des martyrs, les victimes blessées et les sinistrés ayant subi des dégâts matériels durant les événements du Printemps noir qui attendent une véritable prise en charge ?!”