La célébration du trentième anniversaire du printemps berbère et du neuvième anniversaire du printemps noir, à travers la Kabylie, sera marquée beaucoup plus par la réflexion politique et intellectuelle que par les activités “folkloriques” d'antan. C'est ainsi que des témoins clés, dont des ex-détenus, sont invités à des tables rondes dans les milieux universitaires à Béjaïa et à Tizi Ouzou, pour livrer leurs témoignages sur cette date repère du combat démocratique. C'est ainsi que de “vieux” militants de cette cause, à l'image de Saïd Sadi, ont ouvert le bal aux universités de la région de Kabylie par livrer leurs témoignages sur ces évènements “rebelles”. Malgré quelques “couacs” par-ci, par-là, il n'en demeure pas moins que la réflexion intellectuelle l'a emporté. Elle l'a emporté car tout le monde a convenu que “la revendication a changé de registre et de nature”. Ce qui a donné, à l'occasion, la tribune d'expression libre à des ex-détenus tels que Sadi, Akrour, Aboute, etc. ces deux derniers étaient conviés, hier, à la cité universitaire de Béjaïa pour animer une table ronde sur les évènements du 20 avril 80 en tant que ex-détenus du mouvement. S. Khellil et D. Zenati, deux autres ex-détenus du printemps berbère, sont attendus aujourd'hui à l'université de Tizi Ouzou pour un éventuel témoignage. #Si la tribune d'expression démocratique est revenue au milieu universitaire comme ce fut un certain avril 80, c'est pour dire que la question est éminemment politique avant qu'elle soit culturelle.