La commémoration du 30e anniversaire du Printemps berbère a été célébrée en rangs dispersés. Trois marches se sont déroulées pour célébrer une seule cause. Ces marches, qui n'ont pas réussi à drainer la grande foule, ont eu lieu en l'absence des figures emblématiques du mouvement berbère des années 1980. Ali Brahimi, député et ex-détenu du mouvement 80, a, en présence de Tarek Mira, animé une conférence au centre culturel Salah-Boukrif de M'chedallah (centre qui porte le nom de son compagnon de lutte de la démocratie et ex-détenu de 1980). Le RCD de son côté a organisé une marche populaire au chef-lieu de wilaya en présence de deux députés RCD, Khendek Mohamed, député de Tipasa et vice-président de l'APN et Besbas Tahar, député d'Alger. Il faut noter que cette marche n'a pas mobilisé une grande foule comme c'était le cas par le passé. Près de 600 personnes avaient scandé durant leur marche des slogans anti-pouvoir “Pouvoir assassin” et réclamaient l'officialisation de la langue amazighe. Avant l'arrivée à destination, une marche organisée par le mouvement des arouchs, aile Abdedou, venait en sens inverse scandant “Imazighen”. Devant le siège de la wilaya, les organisateurs ont initié une prise de parole. Boutata Ahmed, responsable du bureau régional du RCD et vice-président de l'APN, est revenu sur les acquis du mouvement, tout en dénonçant le système en place rongé par la corruption, en citant les scandales de l'autoroute, Sonatrach... Les manifestants se sont dispersés dans le calme. Le MAK de son côté a tenu à célébrer l'événement. Une marche, formée pour la plupart d'étudiants, a démarré du centre universitaire Mohand-Akli-Oulhadj. Les manifestants, près de 500 personnes, scandaient des slogans en faveur de l'autonomie de la Kabylie. Devant le siège de la wilaya, les organisateurs, venus pour la plupart des wilayas de Béjaïa et Tizi-Ouzou, ont expliqué les raisons de cette revendication. “Le pouvoir a échoué dans sa politique de gestion. Nous ne pouvons nous soumettre à un pouvoir défaillant. Nous avons un projet de société pour la Kabylie. Nous voulons nous prendre en charge nous-mêmes”, ont-ils souligné.