Cette opération de grande envergure, qui a duré depuis mardi dernier jusqu'à vendredi matin a permis l'arrestation de plusieurs personnes recherchées par les services de sécurité ou en vertu d'un mandat de justice. Le système d'identification Afis a été déployé à travers toutes les compagnies relevant du groupement de la Gendarmerie d'Alger. Malgré les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la capitale, les hommes en vert ont mené leur descente dans les milieux de la criminalité. Quatre groupes de malfaiteurs, tous mis en cause dans les agressions aux portes de la capitale, ont été démantelés lors de l'opération menée par la Gendarmerie nationale dans le Grand-Alger. Ces gangs qui ont longtemps sévi tant à l'est qu'à l'ouest de l'Algérois, et qui ont semé la terreur et porté atteinte à la tranquillité publique, à la sécurité des personnes et des biens, sont essentiellement composés de jeunes malfrats, dont au moins une dizaine de mineurs. L'opération supervisée par le patron de la GN d'Alger, le colonel Tayebi, et le colonel Abderrahmane Ayoub, responsable de la communication au commandement de la GN, aura, l'espace d'offensives synchronisées, permis l'arrestation des “pirates de la route”, mais aussi d'individus qui ont semé la zizanie dans les lieux publics. En effet, trois groupes d'assaillants ont été appréhendés dans la région de Zéralda. Selon le commandant Farès Maâlem, le premier groupe, composé de deux mineurs, a été démantelé à la plage Sable d'or. Les deux mis en cause ont été interpellés en flagrant délit par les gendarmes. Ils venaient d'agresser un jeune couple à l'arme blanche. Ces énergumènes ont causé des blessures légères à un citoyen qui a tenté de résister à l'humiliation et à l'offense. Les éléments de la compagnie de Zéralda avaient déjà reçu des plaintes de paisibles citoyens qui venaient passer leur temps dans cette splendide aire de détente. L'autre groupe, qui sévissait au niveau du Stop se trouvant à la décharge publique Asrout, une décharge attenante à l'autoroute Zéralda-Ben Aknoun, a également été mis hors d'état de nuire lors de cette opération. Quatre personnes, dont deux mineurs, ont été interpellées en possession de bombes lacrymogènes, de crans d'arrêt, de kif traité et de barres de fer. Des “outils” qui leur permettaient d'importuner tous ceux qui osaient marquer le Stop au niveau de cette décharge publique. Quant à leurs téléphones cellulaires, on apprend qu'ils sont actuellement en cours d'identification. Un autre groupe, composé de deux individus, dont un mineur, a été arrêté à Staouéli. Les deux mis en cause ont été pris en flagrant délit au moment où ils s'apprêtaient à délester une jeune dame de son sac à main. Les gendarmes, qui enquêtaient sur ces individus, étaient au rendez-vous grâce au travail de renseignements effectué en profondeur. Les gendarmes de Zéralda ont également mis la main sur des bouchers indélicats qui exploitaient un abattoir clandestin. Résultat, 800 kilos de dinde impropre à la consommation saisis à Souidania. Autre bonne nouvelle pour les usagers de la route venant du Constantinois et de la Kabylie : dix-huit personnes ont été appréhendées à l'entrée est de la capitale. Parmi eux figurent des jeunes mineurs et autres complices qui habitent les sites limitrophes aux RN5 et 61. Ces mis en cause encourent des peines de prison allant jusqu'à 10 ans pour association de malfaiteurs, agression sur la voie publique, attaque à main armée et vol qualifié. C'est dire que le dispositif fixe mis en place par la compagnie de Rouiba a donné ses fruits et le paisible routier qui emprunte cet axe routier ne peut que se réjouir de ces arrestations qui viennent mettre fin au racket aux portes d'Alger. Les Algérois échappent à des tonnes de légumes empoisonnés ! Cette affaire saillante relèverait, en d'autres temps, de l'insolite. Une exploitation agricole, d'une superficie de six hectares, allait approvisionner la population algéroise des légumes les plus chers : l'oignon, la salade et la betterave qui se vendent actuellement à 105, 80 et 70 DA. Mais c'était compter sans la vigilance des gendarmes de Rouiba qui, lors de cette descente, ont découvert la ferme la plus empoisonnée de la capitale. En effet, deux agriculteurs, sans scrupule, ont loué ce domaine, sans aucun document administratif, pour l'exploiter et cultiver des légumes. Située à Réghaïa, à proximité de la RN 61, cette ferme est irriguée depuis un oued d'eaux usées venant de haouch El Mekhfi. Originaires de Aïn Defla et de Khemis El Khechna, ces deux fellahs associés ont “recruté” six travailleurs saisonniers pour faire fructifier cette terre arable. Selon le commandant Réda Boukhenfouf, responsable de la compagnie de Rouiba, tout a commencé quand un moteur puissant est découvert. Branché à de véritables pipelines, puisque les tuyaux sont de grandes dimensions et permettent d'avoir un haut débit pour l'irrigation, ce moteur aspire des eaux usées. C'est que les mis en cause reconnaissent tout de suite les faits et semblent assumer leur besogne : empoisonner les consommateurs. Selon leurs dires, ils auraient investi 120 millions de centimes dans ces cultures et 25 autres millions dans le moteur. Une vingtaine de tuyaux, un moteur et des dizaines d'arroseurs ont été saisis. Mais ce n'est pas fini puisque des prélèvements d'eaux ont été envoyés pour analyse alors que les enquêteurs attendent les résultats de l'expertise agricole pour prendre une décision qui semble d'ores et déjà se dessiner, à savoir la destruction pure et simple des semences et de la production. M. Boukhenfouf nous révèlera que, lors de cette opération, et malgré les pluies qui se sont abattues sur le Grand-Alger, pas moins de 1 047 identifications de personnes ont été effectuées. Résultat : 62 individus ont été arrêtés et placés en garde à vue et 2 autres, recherchés, ont été présentés devant la justice et placés sous mandat de dépôt. Les saisies s'élèvent à des centaines de kilos, dont 1,5 tonne de riz, 397 kilos de poulet avarié et 147 autres kilos de dinde impropre à la consommation. D'autres saisies, comme 92 cartons de savon, 2 500 fardeaux d'eau minérale, de boissons gazeuses et aliments divers ont été enregistrées, notamment pour défaut de facturation. Concernant la vérification des véhicules, ce sont 16 voitures sur les 293 identifiées qui ont été mises en fourrière pour défaut de contrôle technique. Lutte implacable contre les bidonvilles à Dar El Beïda À Dar El Beida, l'heure est à la lutte contre les bidonvilles et les constructions sans autorisation. Pour preuve, lors de la même opération, nous explique le capitaine Soleimane Roudane, plusieurs matériaux de construction ont été saisis, dont notamment la brique, le ciment, la ferraille, du parpaing et autres outils de maçonnerie. Dans cette région limitrophe de l'aéroport international d'Alger, 4 cas de construction illicite ont été relevés. Il s'agit d'individus qui tentaient d'ériger des bicoques sur une assiette foncière publique en violation des lois régissant l'environnement et l'urbanisme. Depuis janvier dernier, ce sont 20 bidonvilles qui ont été démolis dans cette localité par les autorités compétentes. La lutte implacable contre la bidonvilisation de Dar El Beïda a abouti au recul dudit phénomène qui était, dans un passé récent, en vogue. Autre affaire traitée lors de cette descente, le trafic de triangles pour véhicules. Ainsi, depuis l'entrée en vigueur du nouveau code de la route, les importateurs d'accessoires automobiles faisaient circuler la rumeur selon laquelle ce triangle est obligatoire au même titre que les gilets florissants. Or, la loi ne dit rien à ce sujet et seuls les transports en commun et les taxis sont soumis à cette disposition depuis des années déjà. À ce sujet, nous apprend-on, 100 triangles ont été récupérés sur un commerçant indélicat qui ne détenait aucun document commercial. Sur un autre chapitre, les gendarmes de la même compagnie ont arrêté 4 individus, dont 2 activement recherchés par la justice et 2 autres pour immigration clandestine. Cela va sans dire que la pression est maintenue sur les noyaux durs de la criminalité comme au niveau des localités Bateau-cassé, Benzerga et El Hamiz. Arrestation de 15 autres individus à Chéraga Alors que l'opération se poursuit toujours, le commandant Hocine Bella de la compagnie de Chéraga annonce l'arrestation de 15 autres individus sur les 419 identifiés, dont 7 ont eu droit à des procès-verbaux. Dans cette localité, et en l'espace de 48 heures, ce sont 43 cas de vente illégale sur les lieux publics qui ont été enregistrés alors que 53 autres cas d'infraction ont trait à l'absence de registre du commerce. Le défaut d'affichage des prix (4 cas), le jets d'immondices (24 cas), les défauts de facture (2 cas)… ont fait l'objet d'une attention particulière dès que cela touche la réglementation générale et la santé publique. D'ailleurs, plusieurs produits de large consommation ont été saisis comme la pomme de terre et l'oignon, mais aussi la bière clandestinement commercialisée sur cet axe. Concernant le cadavre d'un jeune homme découvert dans un puits à Aïn Benian, plus exactement à la ferme Bellevue, notre interlocuteur nous apprendra que l'identification est en cours. Le corps de la victime, vraisemblablement décédée d'une mort accidentelle (chute dans un puits), a été évacué vers la morgue de l'hôpital de Béni Messous. Selon les premiers éléments de l'enquête, cet individu, âgé de 30 ans, n'est pas originaire de la région, sinon il aurait déjà fait l'objet de recherche dans l'intérêt des familles. Cette opération intervient trois semaines après celle menée par le même groupement de Gendarmerie d'Alger qui a permis le démantèlement de plusieurs associations de malfaiteurs tant à l'est qu'à l'ouest de la capitale. Passé au peigne fin, le Grand-Alger a ainsi été le théâtre d'une vaste opération où le système d'identification Afis, un système mis en branle pour la carte d'identité et le passeport biométriques, a montré son efficacité, notamment concernant les personnes recherchées par les services de sécurité et la justice.