Pour faire face à une criminalité «intelligente» et dans le sillage de la modernisation de sa police judiciaire, la Gendarmerie nationale vient de se doter d'un système automatisé d'identification des empreintes digitales. Il s'agit pour le nommer du système Afis (Automated Fingerprint Identification System) dont l'acquisition auprès d'une entreprise américaine vient de marquer le passage d'une méthode traditionnelle à une formule ultramoderne dans le traitement des empreintes. «L'Algérie est le premier pays africain à acquérir ce système qui s'est imposé par sa performance», a indiqué le colonel Ayoub, chargé de la communication au sein de la gendarmerie. Il ajoutera que les services de la police judiciaire relevant de la Sûreté nationale envisagent également de faire de même, c'est-à-dire, de se procurer le système Afis, et ce, dans l'objectif «d'une compatibilité dans l'échange des données», bien sûr entre ces deux corps de la sécurité. Le colonel Ayoub s'est longuement attardé en outre sur le rendement de ce système qui selon lui, a été d'un grand concours dans l'identification des cadavres des tsunamis et des attentats de Madrid et de Londres. Lancé en octobre dernier, ce système de scanner optique a permis d'enregistrer les empreintes de l'ensemble des personnes arrêtées à travers le territoire national afin de pouvoir élucider un nombre d'affaires criminelles, a-t-on encore expliqué hier, au siège du commandement national de la gendarmerie. Les unités de base du système Afis que l'on désigne également en termes de «livescan» ont rendu possible l'établissement d'un échange permanent entre 160 tribunaux, 48 groupements de Gendarmerie nationale et 11 stations mobiles utilisées dans l'identification des cadavres des catastrophes naturelles. Ce système est capable de stocker des empreintes et des photos d'identité de plus de 2 millions de personnes. Il permet aussi l'identification d'un individu recherché en moins de 15 minutes, a-t-on également expliqué. L'exactitude du système Afis en matière d'empreintes digitales et de 99%, alors qu'elle est de 85% en ce qui concerne les empreintes palmaires. Hier, au niveau du commandement de la Gendarmerie nationale, l'on a procédé à la présentation d'un autre système intégré dont le lancement a eu lieu en avril 2004. Ce second système appelé Ibis est mis en exploitation dans le domaine de l'identification de la balistique. Il permet, indique-t-on, de déterminer une arme à feu à partir d'une douille ou d'une balle récupérée sur les lieux du crime. Quelque 115 armes à feu sont déjà enregistrées au sein du système Ibis à détention légale de 155 mille douilles.