Inauguré en juillet 2000, le mémorial dédié au colonel Ali Mellah dit Si Chérif a été mis en service durant seulement quelques années. Pourtant, cet endroit est si fréquenté en raison de la place stratégique qu'il occupe, car il est situé à proximité d'un centre de formation professionnelle, d'un collège d'enseignement moyen et d'un technicum. Cet ensemble comprend une salle de lecture, une bibliothèque, une grande salle destinée à recevoir un club informatique et une stèle où sont inscrits les noms des martyrs de la région. “C'est un lieu hautement historique et culturel. Il y avait même une cellule d'écoute qui servait de point de chute aux personnes en difficultés venant se confier au psychologue”, nous a dit un jeune étudiant rencontré devant le portail qui nous informe que le site est fermé. L'une des raisons de cette fermeture est indubitablement l'absence d'un statut clair pour ce mémorial. Il est géré par l'APC, c'est-à-dire qu'il n'a pas un budget de fonctionnement à part. Aujourd'hui, il n'y a que des agents employés dans le cadre du filet social qui s'occupent de son gardiennage de jour comme de nuit. À Tizi Gheniff, puisqu'il n'y a pas de structures culturelles, tout le monde s'accorde à dire que ce mémorial pourrait jouer un grand rôle dans l'épanouissement et la promotion de la culture dans la région. “Nous voulons qu'il soit rattaché soit au ministère de la Culture, soit à celui des Moudjahidine. Sans statut clair, cette infrastructure ne servira à rien, d'une part, et nous craignons qu'à l'avenir, il subisse des dégradations, d'autre part”, pense un membre d'une association culturelle de la région. “Ici, à Tizi Ghenif, c'est le calme plat. Bien qu'il existe de nombreuses potentialités dans tous les domaines, rien ne se fait pour les canaliser. Nous avons des troupes d'idhabalène très connues même au niveau national, des chanteurs et des sportifs. Il n'y a pas vraiment de structures juvéniles en mesure de promouvoir leurs qualités artistiques”, nous a confié un membre très influent dans le domaine culturel. Dans les projets à venir, il nous a été dit qu'un centre culturel est inscrit au profit de cette daïra, mais concrètement pour le moment cela reste au stade préliminaire. En tout cas, le comité culturel créé en juillet dernier, présidé par un chanteur de renommée nationale en l'occurrence, Mohamed Bougaci, compte remettre les pendules à l'heure dans les prochains jours. “Nous allons relancer toutes les activités au sein de ce mémorial qui est un atout majeur pour la région”, a conclu notre interlocuteur.