“C'est l'Assemblée constituante qui va consacrer l'égalité entre les deux composantes linguistiques”, a-t-elle martelé, avant de réitérer la revendication de son parti d'accorder le statut de langue officielle à tamazight. “L'Assemblée populaire nationale (APN) actuelle est le produit de la crise. C'est pourquoi nous exigeons des législatives anticipées, lesquelles devront déboucher sur une constituante qui sera l'émanation de la volonté populaire, car le peuple veut des institutions démocratiques pour exercer sa souveraineté.” C'est ce qu'a déclaré, hier à Tizi Ouzou, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), dans une conférence à l'occasion du 30e anniversaire du Printemps berbère. Pour Mme Louisa Hanoune, la démocratie, comprendre le choix du peuple, est au centre des enjeux actuels. L'Assemblée constituante reste le seul moyen de préserver les conquêtes du peuple depuis l'Indépendance et de consacrer la propriété collective de la nation. Abordant la question identitaire, la conférencière considère que c'est justement la Constituante qui demeure la solution démocratique dans le cadre de la souveraineté du peuple. Pour l'intervenante, la constitutionnalisation sans référendum du caractère national de la langue amazighe est déjà en soi une victoire de la démocratie. “C'est l'Assemblée constituante qui va consacrer l'égalité entre les deux composantes linguistiques”, a-t-elle martelé, avant de réitérer la revendication de son parti d'accorder le statut de langue officielle à tamazight. “Si tamazight a arraché des acquis, son officialisation ne peut que renforcer l'unité nationale”, dit-elle. Pour Hanoune, les manipulations qui entourent la question identitaire peuvent nous faire sombrer dans le chaos. L'occasion pour la porte-parole du PT de tomber à bras raccourcis sur le MAK de Ferhat Mehenni, qui a annoncé la constitution imminente d'un Gouvernement provisoire de Kabylie (GPK). “On ne peut pas constituer un gouvernement provisoire par la contrainte”, tempête Hanoune qui accuse le MAK de vouloir “créer une enclave sous protection étrangère”. Une démarche qui arrange à bien des égards les affaires de l'administration US, fera remarquer l'ex-trotskiste qui soupçonne que l'initiative du MAK fasse partie du plan américain du Grand Moyen-Orient (GMO) qui vise la partition des pays de cette vaste région du monde. La conférencière a longuement abordé les questions économiques. Elle défendra à l'occasion la loi de finances complémentaire (LFC) de 2009, qui a instauré la préférence nationale avec la règle de 51/49 dans le cadre du partenariat. Mme Hanoune accusera certains cercles mafieux liés à des lobbies étrangers d'être derrière la levée de boucliers contre la LFC 2009. Pour elle, en plus des IDE qui sont une chimère, le partenariat avec l'étranger a échoué et l'accord d'association avec l'Union européenne nous est défavorable. “Cet accord est une catastrophe qui nous a causé une perte de 2,2 milliards de dollars”, dénoncera dépitée la députée du PT. Celle-ci suggère carrément la rétroactivité de la règle 51/49. Autrement dit, la renationalisation de certaines entités économiques. Elle demandera l'instauration d'un système de péréquation pour assurer une distribution “juste” des richesses nationales. La responsable du PT lancera un appel à un sursaut national pour que le peuple se réapproprie le droit à la parole, dont l'obstacle reste pour le moment la nature des institutions issues du système de l'ex-parti unique. D'où la panacée de la Constituante…