“C'est un lieu qui défigure l'architecture de la ville.” C'est ainsi que le P/APC d'Annaba, le Dr Nabil Bensaïd, a illustré le marché de fruits et légumes d'El-Hattab. Une vraie plaie située à quelques mètres seulement de l'ex- Souk el-Fellah (qui a été entièrement détruit par les flammes en février dernier et qui est actuellement en cours de démolition). Ce marché de fruits et légumes ressemble à un souk du siècle dernier. Boue, poussière, saleté amoncelée depuis des années, sol glissant de graisse, rats et cafards, manque d'eau, d'électricité et de sécurité et, en plus, ses allées, trop étroites pour les milliers de gens qui viennent y faire leurs courses (la plupart viennent des agglomérations limitrophes du chef-lieu), ont été complètement squattées par les vendeurs informels qui offrent des sachets, des herbes et même du chocolat ou des denrées périssables, comme le yaourt ou le fromage. Aussi, il y a quatre ans, l'ex-wali, décidé de se débarrasser de cette atteinte à l'environnement, avait demandé aux 197 commerçants identifiés qui y travaillent légalement de transférer leurs activités dans une bâtisse désertée par l'ex- Enaditex, située au Pont-Blanc, pour entreprendre la réalisation du projet de construction en dur d'un marché de fruits et légumes sur plusieurs niveaux, épousant un design moderne. Il avait même demandé au ministère des Finances de céder l'assiette foncière à la commune d'Annaba, afin que ce projet puisse être concrétisé. Dans cette affaire, la wilaya avait même dégagé une enveloppe de 10 milliards de centimes pour dédommager ceux des commerçants qui avaient, à l'époque, accepté de se retirer du souk. Cependant, non seulement le ministère est resté muet sur ce sujet malgré l'urgence de la situation, mais aussi les commerçants avaient catégoriquement refusé ce transfert temporaire, craignant un manque à gagner, car le Pont-Blanc est situé loin du centre-ville.C'est la raison pour laquelle cette initiative est restée dans le tiroir du wali. Mais, selon le Dr Bensaïd, le projet sera repris dès que les affaires plus urgentes auxquelles sont confrontées actuellement les autorités locales seront réglées. Rappelons qu'il y a quelques années, plus d'une quarantaine d'étals avaient pris feu dans la nuit, dans un incendie provoqué par un court-circuit, selon la conclusion des autorités. Il s'était aggravé par le fait que, faute de poste téléphonique, le gardien avait dû faire un long trajet à pied pour avertir les pompiers. Les commerçants avaient dû mettre seuls la main à la poche pour procéder à la reconstruction des étals détruits par les flammes, suite à un mouvement de colère soutenu par l'Union générale des commerçants et artisans d'Annaba (UGCAA).