Le monde agricole vit dans une anarchie indescriptible et les fellahs sont complètement désemparés. Leurs besoins sont souvent mis aux oubliettes. Le cas des tracteurs est significatif. Plus de 200 demandes pour l'acquisition d'un tracteur, déposées par les fellahs d'Oran, sont restées lettre morte. Ni la DSA ni l'UNPA ni la Chambre d'agriculture ne sont en mesure de trouver une solution. “Il y a des fellahs qui attendent depuis plus d'une année pour bénéficier d'un tracteur”, nous dira un jeune agriculteur, en présence d'un cadre de la DSA et d'un autre de la Chambre locale d'agriculture, et cela malgré la hausse du prix de 27 millions de centimes pour atteindre les 197 millions de centimes, sans avertir les acteurs du monde rural. “Même ceux qui veulent se passer de l'aide de l'Etat et payer rubis sur l'ongle leur tracteur ne trouvent pas de revendeur. Les tracteurs sont introuvables”, affirme notre interlocuteur. Il faut savoir que les fellahs peuvent bénéficier d'une aide étatique de 30% du prix du tracteur. Il faut déposer un dossier au niveau des subdivisions de la Direction des services agricoles, ensuite l'étude définitive se fera par la commission de wilaya en présence des différents acteurs et la banque pour les prêts et les leasings. Cependant, les promesses non tenues empoisonnent la vie des fellahs. “L'UNPA ne vient nous voir qu'à l'approche des élections. Jamais elle n'a organisé un sit-in ou une journée de protestation au profit des fellahs pour faire valoir nos besoins. Nous sommes très mal défendus pour ne pas dire autre chose”, nous confie un agriculteur, la rage au ventre. En fait, le fellah patauge dans des difficultés diverses au lieu de s'investir complètement dans le travail de la terre. Le manque de matériel, tel le tracteur, ne leur a pas permis d'entamer les labours profonds, du coup, le ver blanc, le mérione et autres rongeurs et maladies infectent le les récoltes.