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Manuscrits : hémorragie dans un marché illicite
Souffles…
Publié dans Liberté le 29 - 04 - 2010

Mon père, Hadj Si Benabadallah, par son amour aux manuscrits, lui qui avait une belle calligraphie, m'a appris comment glorifier l'écrit. L'encre ou smak ! Comment se comporter envers la magie du kalam. La trace ! Un respect méditatif mélangé à une sorte de peur qui ne ressemble qu'à la prière. Merci mon père.
Ma mère, hadja Rabha bent El Khaloui, était analphabète, elle n'a jamais mis les pieds dans une classe d'école ; elle aussi, à sa façon, m'a appris comment célébrer l'écrit : enfant, je la voyais, à maintes reprises, ramasser tout bout de papier écrit en arabe, traînant par terre. En sept fois, elle l'embrassait, puis le rangeait plus haut, en le glissant dans une fente d'un vieux mur. Toujours plus haut !
De ces deux maîtres, j'ai appris la leçon inoubliable : “La mémoire n'est pas un passé simple, elle est aussi notre avenir composé.”
L'image de mon père feuilletant avec délicatesse ses manuscrits, sous la lumière prodigieuse d'un lampadaire à gaz, me hante. Cette image d'un père vénérant ses manuscrits m'a rappelé l'histoire d'un jeune qui, un jour, lors d'une discussion passagère, m'a raconté l'histoire de son oncle qui vendait des manuscrits aux étrangers installés dans des hôtels cinq étoiles ! Il avait des clients qui venaient des pays du Golfe et d'Europe.
Cette histoire est une alarme annonciatrice d'un marché illicite qui menace notre parc national de manuscrits. Mais comment agir pour arrêter cette hémorragie intellectuelle qui touche le symbolique de notre patrimoine ? Patrie ou patrimoine ? C'est kif-kif !
1. D'abord, une nécessité urgente, c'est comment établir “la confiance” intellectuelle et morale entre les institutions culturelles de l'Etat et les propriétaires des khizanates privées. Souvent, les possesseurs des manuscrits “voient” les responsables étatiques de la culture d'un œil de suspicion. Méfiance !
2. Concevoir un guide topo-culturel de toutes les khizanates du pays. Cette cartographie permettra d'intervenir, d'un côté pour sécuriser, et de l'autre pour restaurer notre patrimoine en manuscrit. Ce guide topo-culturel peut constituer une première pierre dans un avenir projet du tourisme culturel et scientifique.
3. La culture sage est celle qui respecte la trace, la lettre, l'odeur de l'encre et le parfum du papier. Ainsi, une invitation aux chercheurs et aux universitaires pour la prise en charge scientifique des khizanates privées est une urgence nationale, historique et culturelle.
4. L'implication des hommes de culture, des universitaires, des chercheurs dans les khizanates privées ou celles des zawaya… exige la fondation de “la résidence culturelle et scientifique” au sein des zawaya et dans les régions où se trouvent les khizanates privées pour permettre aux concernés d'intervenir sur la base d'un programme d'envergure et une stratégie continue.
5. La sécurité des manuscrits est l'affaire de l'Etat. Une sécurité qui ne peut se construire que dans l'entente et le respect des droits des détenteurs de ce patrimoine.
6. “Conserver pour mieux communiquer” : une conservation sans communication n'est qu'un enterrement déguisé des manuscrits, un enterrement de la mémoire. Nous conservons nos trésors pour les communiquer, dans le temps et l'espace convenus et déterminés, sans les détériorer ou les banaliser.
A. Z.
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