Introduite récemment dans les mœurs alimentaires des Algériens, la pizza est souvent classée dans la malbouffe. Vrai ou faux ? Disons-le d'emblée : ce qui est servi dans nos pizzerias est rarement satisfaisant du point de vue tant nutritionnel que gastronomique. En principe, la valeur alimentaire de cette spécialité serait égale à celle d'un couscous, puisque les deux allient céréales, légumes, huile d'olive, viande, volaille, poisson, etc. , selon les variantes. L'ancêtre de la pizza est probablement né dans la région du berceau de l'agriculture et de la civilisation du pain autour de l'actuel Irak. Les cuisines du Moyen-Orient continuent à en perpétuer l'usage, principalement avec la recette du lahm wa aâjine qu'on retrouve sous cette appellation jusqu'en Arménie où il fait partie des plats nationaux. Les Berbères ne furent pas en reste. On retrouve moult spécialités dans notre patrimoine culinaire qui pourraient être typées “pizza”. À cela pourraient s'ajouter les pitas turques ou les tacos mexicains. Les Grecs anciens qui ont été très influencés par les modes culinaires barbares et égyptiens antiques ont adopté le concept de ce qu'on pourrait appeler le 2 en 1 gastronomique : pain et accompagnement. Ils le transmettront à Rome où il trouvera un ancrage populaire principalement dans le Sud. Aujourd'hui, Naples est considérée comme le berceau de la pizza italienne. À travers le monde La napolitaine est la variante la plus prisée des pizzas, aussi bien en Italie qu'à travers le monde. Les habitants de la Botte furent de grands migrants. Aussi implantèrent-ils leurs pizzerias aux Etats-Unis d'Amérique. Là-bas, la pizza prendra une autre forme que celle des mamas et des pizzaiolos du pays d'origine. Standardisation et industrialisation des produits de base ont fini par donner des pizzas acrobatiques où le show prime sur le goût. C'est sous cette forme qu'elle s'est répandue chez nous dans les années 1970. Auparavant, la pizza n'était connue que dans quelques villes de l'Est et plus rarement à Alger. Il s'agissait de la bonne pizza : une belle couche de deux centimètres de bonne pâte à pain avec un succulent lit de tomates. Depuis, elle s'est appauvrie, rareté et cherté des ingrédients et régression des métiers de bouche ont fini par donner des produits indigestes et sans saveur. PIZZA AUX TOMATES ET OIGNONS Ingrédients : - 400g de pâte à pain - 4 belles tomates bien rouges, charnues et fermes - 2 oignons - 100 g de fromage fondu - 50 g de fromage râpé - 6 olives noires dénoyautées et hachées - 1 gousse d'ail haché - 1 pincée de feuille d'origan (zaâtar) - 1 clou de girofle - Huile d'olive Sel, poivre. Préparation : Chauffer le four à 180° (th.7) environ. Eplucher les oignons, les ciseler le plus finement possible et les faire revenir sans les colorer dans un peu d'huile, en leur ajoutant le clou de girofle jusqu'à ce qu'ils deviennent fondants. Débarrasser les tomates des pédoncules et les plonger dans l'eau bouillante puis dans l'eau froide pour les peler plus facilement. Une fois pelées, les couper en deux et les presser pour les débarrasser de l'excédant d'eau et des graines. Hacher finement la chair des tomates et l'ajouter avec l'ail et les olives hachées aux oignons, saler, poivrer et faire revenir quelques minutes. Laisser refroidir la préparation. Etalez la pâte sur une plaque de cuisson. Sur le fond de pâte, étaler uniformément le fromage fondu. Ajouter par-dessus le mélange tomates et oignons en prenant soin de retirer le clou de girofle. Enfourner et laisser cuire 15 minutes. Retirer rapidement du four. Parsemer de fromage râpé et de feuilles d'origan, arroser de 2 cuillérées d'huile d'olive et ré-enfournez quelques minutes avant de servir. Momo [email protected]