Trois professionnels de la presse nationale ont été, hier, à Béjaïa, les hôtes de la nouvelle association des journalistes de Béjaïa à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la presse. Il s'agit du directeur d'El Watan, Omar Belhouchet, de l'ex-président du Conseil national de l'éthique et de la déontologie, Zoubir Souissi, et du coordinateur de la FIJ à Alger, Nadir Bensbaâ. Tour à tour, les conférenciers ont abordé d'une façon générale la situation de la presse écrite nationale. Les intervenants ont dressé un constat peu reluisant de cette presse d'où la nécessité de son organisation. Après avoir donné l'historique de la Journée mondiale de la presse, qui coïncide avec le 3 mai, le directeur d'El Watan, M. Belhouchet a soutenu que la presse nationale est actuellement en net recul. “La presse vit au rythme des rapports de force, ce qui ne lui laisse pas le temps de commenter l'actualité”, a-t-il soutenu en substance d'où son “pessimisme”. Néanmoins, M. Belhouchet estime que ce n'est pas pour autant que les professionnels de la presse doivent baisser les bras face à toutes sortes “d'embûches” auxquelles ils font face, notamment le code pénal qu'il a qualifié à juste titre de l'épée de Damoclès. “C'est le code le plus répressif dans le monde”, fait-il savoir à son assistance. “C'est un arsenal qui empêche le journaliste de travailler sereinement”, juge-t-il à cet effet en appelant à l'organisation de la corporation avant de s'étaler sur la situation sociale du journaliste algérien qui reste à désirer. Par la même occasion, le directeur d'El Watan a expliqué à son assistance que la certification de son journal par l'OJD français se veut pour son journal “un moyen de professionnalisation et de transparence”. De son côté, M. Zoubir Souissi a abondé dans le même sens en estimant que “plus on avance, plus les choses se sont dégradées dans le milieu de la presse”. “La difficulté cruciale de la presse de s'unir fait le jeu du pouvoir”, estime-t-il ainsi. L'intervenant appelle de toutes ses forces à l'organisation d'une conférence nationale ou à des états généraux de la presse pour mieux l'organiser. S'agissant du défunt conseil national de l'éthique et de la déontologie qu'il a eu l'honneur de présider, M. Souissi estime qu'“on a mis la charrue avant les bœufs”. Le coordinateur de la FIJ M. Nadir Bensbaâ a, quant à lui, axé son intervention beaucoup plus sur le volet social précaire du journaliste. En somme, cette célébration de la Journée mondiale de la presse par l'AJB en invitant des gens du métier est vue par l'assistance comme une initiative louable du fait qu'elle aura permis de s'imprégner réellement des aléas de leur presse.